Réchauffement climatique : le jour où le thermomètre dépasse les 50°C

Plusieurs pays, de l’Europe à la Chine en passant par les États-Unis, suffoquent sous une canicule record. Les autorités sont contraintes de prendre des mesures drastiques pour faire face à ces vagues de chaleur et aux conséquences. Partout sur la planète, des températures inédites sont recensées.

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Fontaine rome

Un homme se rafraîchir à une fontaine à Rome, le 17 juillet 2023.

AP Photo/Gregorio Borgia
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C’est la fournaise, on ne peut pas rester trop longtemps au même endroit”, témoigne le 15 juillet Veronika Niederlovi, une touriste tchèque venue visiter Rome. La capitale italienne se prépare à atteindre 42°C le 18 juillet, un record absolu pour la capitale. Dans plusieurs pays d’Europe, mais aussi en Asie ou en Amérique du Nord, une canicule record persiste. 

Sur le continent européen, des températures supérieures à 40°C sont attendues ce 17 juillet  pour la deuxième semaine consécutive. Cet épisode de chaleur intense doit durer jusqu’au 19 juillet, avant de céder du terrain à partir du lendemain. Cela intervient alors que la planète connaît déjà des températures records. Début juillet, l’Organisation météorologique mondiale, une instance rattachée aux Nations unies, annonce que la semaine du 3 au 9 juillet est la semaine la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial. 

Un climat de plus en plus tropical en Europe

  • Selon les experts, le réchauffement climatique est deux fois plus rapide en Europe que la moyenne mondiale. 
  • Les pays méditerranéens en souffrent particulièrement. 
  • "L’air chaud qui descend généralement sur le promontoire africain créants des déserts s’est déplacé vers l’Europe", explique Claudio Cassardo, météorologue et professeur à l’université de Turin. 
  • "En ce sens, on peut parler d’une tropicalisation du climat", résume-t-il. 

Nous aurons en Espagne des températures très hautes, peu habituelles, et ce, alors même que nous sommes déjà dans la période la plus chaude de l’année”, indique l’Agence météorologique nationale espagnole sur son compte Twitter. Elle évoque un mercure qui pourrait dépasser les 44°C dans le sud du pays. 

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En Grèce, où les températures doivent redescendre légèrement (jusqu’à 41°C attendus malgré tout dans le centre du pays), l'Acropole d’Athènes rouvre normalement ce 17 juillet, après trois jours de fermeture aux heures les plus chaudes de la journée. Les autorités appellent à la prudence et mettent en garde contre “le risque accru” d’incendies. À 50km à l’est d’Athènes, un incendie de forêt s’est déclaré ce 17 juillet, attisé par des vents forts. Les autorités ont donné l’ordre d’évacuer plusieurs zones balnéaires. 

Une canicule sur tout l'hémisphère nord, de l'Afrique à l'Asie

L’Afrique du Nord n’est pas épargnée par les fortes températures. Au Maroc, une nouvelle vague de chaleur est annoncée jusqu’au 18 juillet avec des températures variant entre 37 et 47°C dans plusieurs provinces, selon la Direction générale de la météorologie (DGM). 

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L’Algérie est également confrontée à une impressionnante vague de chaleur. Le mercure peut frôler les 50°C dans certaines villes au Nord du pays. Si ces températures sont habituelles dans le sud, elles ne le sont pas au nord. À Alger, il a fait 49°C le 10 juillet. Le mercure grimpait même jusqu’à 55°C dans la commune de Ben Aknoun. 

En Asie, plusieurs provinces du sud et sud-est de la Chine ont connu des températures élevées au cours de la fin de semaine écoulée. Elles ont pu atteindre 35 à 40°C selon l’Observatoire météorologique central. Dans certaines parties du nord-ouest du pays, certaines villes pourraient même dépasser les 40°C. Un record de température pour mi-juillet a été franchi dans la région du Xinjiang (ouest) avec 52,2°C enregistrés le 16 juillet. Le précédent record pour cette région, habituellement la plus chaude de Chine, remontait à juillet 2017. Le mercure avait atteint 50,6°C. 

Le Japon a émis des alertes aux coups de chaleur ce 17 juillet pour des dizaines de millions de ses habitants, vivant dans 32 de ses 47 préfectures. Celles-ci connaissent des températures proches du record absolu de 41,1°C atteint en 2018. À Tokyo, où la température a atteint les 36°C, "rien que le fait de se promener épuise", admet Coline Grison, une touriste française.

Des conséquences sur l’environnement en Amérique du Nord

Ces températures inédites peuvent aussi se refléter par des phénomènes climatiques dévastateurs. Aux États-Unis, les services météos observent une vague de chaleur “oppressante” dans le sud du pays et prévoient plusieurs records de températures. Dans la célèbre Vallée de la Mort, en Californie, l’un des endroits les plus chauds de la planète, le thermomètre a affiché 51°C le soir du 15 juillet. Plus de 3 000 hectares ont été ravagés par les flammes dans le sud de la Californie et la population a été évacuée. 

D’autres régions des États-Unis risquent de connaître de graves intempéries. “Des orages forts à violents, de fortes pluies et des inondations sont possibles dans plusieurs endroits, particulièrement et malheureusement en Nouvelle-Angleterre, déjà saturée” par de récentes précipitations, indique le Service météo national. 

Le Canada a connu de fortes températures ces dernières semaines. Celles-ci, ajoutées à d’autres facteurs comme le vent, ont favorisé des départs de feux de la “pire saison des feux jamais enregistrée”, selon le gouvernement canadien. Plus de dix millions d’hectares ont déjà brûlé cette année, selon un bilan encore provisoire. Le 15 juillet, 906 feux étaient toujours actifs, dont 570 considérés comme hors de contrôle, selon les chiffres nationaux du Centre interservices des feux de forêt du Canada. Deux pompiers sont morts en luttant contre les mégafeux.