Les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, déjà dévastées par le passage d'Irma, étaient engagées samedi 9 septembre 2017 dans une course contre la montre avant l'arrivée de l'ouragan Jose, qui va interrompre le travail des secours. José, rehaussé en niveau 4, devrait commencer à affecter vers 18h, heure de Paris, les deux îles jusqu'à dimanche 10 septembre 2017 à 12h. Il doit passer à 100 km au nord de Saint-Martin, déjà détruite à 95% par Irma.
Le passage de deux ouragans "aussi puissants" au même moment sur l'Atlantique est "sans précédent connu", selon Météo-France : "des vagues puissantes avec des creux de 6 à 8 mètres, de fortes pluies orageuses et des rafales de vents allant jusqu'à 130 km/h" sont attendues, contre plus de 300 km/h pour Irma.
Les deux îles sont "devenues hyper vulnérables après le passage de l'oeil d'Irma", ajoute Météo France, précisant que les conséquences sur les îles dépendront de "la distance du centre" de Jose. Une nouvelle épreuve pour les habitants, déjà sous le choc et pas forcément informés. "Le manque d'informations rend les gens hystériques, tendus", a raconté à l'AFP Sandrine Reynal, assistante sociale à Saint-Barthélémy.
Pour la partie néerlandaise de l'île, le commandant de la marine des Pays Bas, Peter Jan de Vin, a déclaré au journal NRC que ses équipes travaillaient toujours à enlever les nombreux débris d'Irma risquant de se muer en "projectiles pouvant blesser ou tuer" avec les nouveaux vents forts.
Selon le ministère de l'Intérieur, 1.105 personnes ont été déployées sur place, dont 300 sapeurs-pompiers, de techniciens et ingénieurs d'EDF, des ingénieurs spécialisés dans les crises, des gendarmes et des personnels de santé. Sur l'île de St-Martin, la sécurité reste difficile à assurer, a dit vendredi soir à l'AFP le major Mertz, détaché sur la ville de Marigot: entre pillage et rumeurs d'évacuation, "on n'arrive pas à sécuriser tous les points".
Le chaos profite notamment aux pilleurs: plusieurs témoignages font état de magasins dévalisés. Jusqu'alors, il y a eu 11 interpellations pour pillage, selon les gendarmes qui vont être appuyés par des hélicoptères pour traquer les délinquants, selon le ministère de l'Intérieur.
Le passage d'Irma n'a pas épargné le reste des Caraïbes où l'ouragan a semé depuis mercredi mort et destructions. A Porto Rico, plus de la moitié des 3 millions d'habitants sont sans électricité, des refuges ont été ouverts pouvant accueillir jusqu'à 62.000 personnes.
Une partie d'Haïti est sous les eaux, et 19.000 personnes ont été évacuées en République dominicaine. Par contre il n'y a eu ni victimes ni dégâts majeurs aux Bahamas.
Rétrogradé en catégorie 4 vendredi matin, Irma a repris de la vigueur, retrouvant son niveau 5 --le plus élevé--avant de frapper l'île de Cuba samedi à 03H00 GMT, par l'archipel de Camagüey, avec des rafales à 260 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC) américain. Avant l'arrivée d'Irma, un million de personnes avaient été évacuées par précaution et plus de 10.000 touristes étrangers sur la côte nord transportés en lieu sûr.
Premier de cette force à toucher Cuba depuis 1932, Irma "affecte gravement" le centre de l'île, selon les médias d'Etat cubains. Les deux millions d'habitants de La Havane, en état d'alerte, devraient en subir les effets dès samedi. A Caibarien, principale ville de la côte nord de Villa Clara, un journaliste de l'AFP a rapporté vers 5H00 locales (9h00 GMT) l'irruption de violentes rafales et d'une forte houle. Les quelque 40.000 habitants demeuraient cloîtrés.
Des pluies diluviennes se sont abattues sur Cuba plusieurs heures avant l'arrivée d'Irma. L'électricité a été préventivement coupée, selon les autorités. Partout dans les pays, des militaires ont été déployés pour surveiller les logements évacués afin de prévenir tout pillage. Aucune victime n'est à déplorer pour le moment.
En Floride, selon la direction des opérations d'urgence, 6,3 millions d'habitants de la Floride ont reçu l'ordre d'évacuer, soit plus du quart de la population de l'Etat. Un véritable exode vers le nord embouteillait les routes, avec des matelas, des bouteilles de gaz ou des kayaks sur le toit des voitures. "Irma reste un ouragan extrêmement dangereux!" avec de premières manifestations dans les Keys, ont twitté samedi matin les services météorologiques.
Selon le gouverneur de Floride, Rick Scott, Irma sera pire que l'ouragan Andrew (65 morts en 1992), et il averti les 20,6 millions d'habitants de l'Etat à se préparer à fuir.
"C'est effrayant", a confié à l'AFP dans un abri à Miami Orlando Reyes, un Américano-Cubain de 82 ans contraint d'évacuer. "Nous avons dû partir sans un cent, sans prendre un bain ni emporter quoi que ce soit".
Dans le quartier de Sunnyside à Miami, où habitent surtout des Cubains aux revenus modestes, ceux qui n'ont pas encore évacué ou cherché une place dans un abri tentaient tant bien que mal de protéger leurs habitations.
Le coût des dommages provoqués par Irma sur les deux îles françaises a été évalué samedi à 1,2 milliard d'euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR). L'arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy, devant permettre l'indemnisation des dommages, est paru au Journal officiel samedi.
Au total, sur toute la région, quelque 1,2 million de personnes ont déjà été affectées, un nombre qui pourrait grimper à 26 millions selon la Croix-Rouge. Les pertes et dommages pourraient totaliser 120 milliards de dollars aux Etats-Unis et dans les Antilles et Caraïbes, selon l'agence de modélisation Enki Research.
Un troisième ouragan, Katia, a été rétrogradé en tempête tropicale samedi matin après avoir touché durant la nuit de vendredi à samedi, en catégorie 1, la côte atlantique du Mexique déjà durement frappé la nuit précédente sur sa façade pacifique par un séisme d'une magnitude de 8,2 qui a fait au moins 61 morts. La tempête apportait toutefois des pluies susceptibles de générer des inondations et des glissements de terrain.
Le passage de deux ouragans "aussi puissants" au même moment sur l'Atlantique est "sans précédent connu", selon Météo-France : "des vagues puissantes avec des creux de 6 à 8 mètres, de fortes pluies orageuses et des rafales de vents allant jusqu'à 130 km/h" sont attendues, contre plus de 300 km/h pour Irma.

Alerte violette pour Saint-Barthélémy et Saint-Martin
Samedi, les îles de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin ont été placées en alerte violette, le degré maximal, à l'approche de l'ouragan José. La population est appelée par la préfecture "à ne sortir sous aucun prétexte", souligne Météo-France. L'ouragan José devrait occasionner des rafales de vents de l'ordre de 100 km/heure, pouvant monter à 120 km/h. De fortes pluies sont attendues ainsi que des vagues puissantes.Les deux îles sont "devenues hyper vulnérables après le passage de l'oeil d'Irma", ajoute Météo France, précisant que les conséquences sur les îles dépendront de "la distance du centre" de Jose. Une nouvelle épreuve pour les habitants, déjà sous le choc et pas forcément informés. "Le manque d'informations rend les gens hystériques, tendus", a raconté à l'AFP Sandrine Reynal, assistante sociale à Saint-Barthélémy.
"Il nous reste 12 bouteilles d'eau, pour trois, pour se laver et boire, ça devient difficile."Olivier Toussaint, habitant de l'île de Saint-Martin
Les autorités comptent attendre que Jose passe pour distribuer eau et nourriture. A l'aéroport de Gustavia, certains patientaient des heures dans l'espoir d'évacuer, non sans tensions. Priorité était donnée aux femmes et aux enfants. "Les hommes restent mais les femmes raccompagnent les enfants en métropole, ou au moins sur un lieu sûr en Guadeloupe", a témoigné une infirmière à l'aéroport de Grand-Case à Saint-Martin.
Course contre la montre avant l'arrivée de José
Les secours sont lancés dans une course de vitesse en attendant le nouvel ouragan, qui devrait paralyser samedi les liaisons aériennes. Un gros porteur A400M, avec à son bord un hélicoptère, a décollé samedi matin d'Orléans. Il doit arriver à 19 heures de Paris avec une douzaine de personnes de l'armée de Terre, mécaniciens, pilotes et des pièces de rechange. Les liaisons maritimes sont déjà suspendues. Neuf abris capables d'abriter "1.600 personnes" vont être ouverts à Saint-Martin pendant le passage de Jose, a annoncé samedi la ministre des Outre-mer Annick Girardin. "Notre défi c'est zéro mort pendant Jose", a dit une source de sécurité à l'AFP."Nous sommes là pour veiller à ce que tout le monde ait un abri samedi avant midi (local, 18 heures à Paris)".Annick Girardin, ministre française des Outre-mer
A Marigot, chef-lieu de Saint-Martin, les toitures sont crevées, des débris de tôle, de ferraille et de végétaux jonchent le sol, les routes sont encore légèrement inondées. La population dégage les obstacles, scie les arbres, entasse des branchages. Une interdiction de circulation s'apparentant à un couvre-feu pour les personnes et les véhicules (hors missions de service publics) a été instaurée à Saint-Martin entre 19H00 et 07H00 jusqu'à mercredi. 
Selon le ministère de l'Intérieur, 1.105 personnes ont été déployées sur place, dont 300 sapeurs-pompiers, de techniciens et ingénieurs d'EDF, des ingénieurs spécialisés dans les crises, des gendarmes et des personnels de santé. Sur l'île de St-Martin, la sécurité reste difficile à assurer, a dit vendredi soir à l'AFP le major Mertz, détaché sur la ville de Marigot: entre pillage et rumeurs d'évacuation, "on n'arrive pas à sécuriser tous les points".
Le chaos profite notamment aux pilleurs: plusieurs témoignages font état de magasins dévalisés. Jusqu'alors, il y a eu 11 interpellations pour pillage, selon les gendarmes qui vont être appuyés par des hélicoptères pour traquer les délinquants, selon le ministère de l'Intérieur.
Après les Caraïbes, Irma frappe Cuba

Une partie d'Haïti est sous les eaux, et 19.000 personnes ont été évacuées en République dominicaine. Par contre il n'y a eu ni victimes ni dégâts majeurs aux Bahamas.
Rétrogradé en catégorie 4 vendredi matin, Irma a repris de la vigueur, retrouvant son niveau 5 --le plus élevé--avant de frapper l'île de Cuba samedi à 03H00 GMT, par l'archipel de Camagüey, avec des rafales à 260 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC) américain. Avant l'arrivée d'Irma, un million de personnes avaient été évacuées par précaution et plus de 10.000 touristes étrangers sur la côte nord transportés en lieu sûr.

Des pluies diluviennes se sont abattues sur Cuba plusieurs heures avant l'arrivée d'Irma. L'électricité a été préventivement coupée, selon les autorités. Partout dans les pays, des militaires ont été déployés pour surveiller les logements évacués afin de prévenir tout pillage. Aucune victime n'est à déplorer pour le moment.
Irma poursuit sa route vers la Floride
Aux Etats-Unis, traumatisés fin août par l'ouragan Harvey au Texas et en Louisiane (au moins 42 morts), Irma devrait frapper l'archipel touristique des Keys (sud de la Floride) samedi soir ou dimanche avant de toucher Miami, avec des vents d'au moins 240 km/h, et poursuivre vers la Géorgie et la Caroline du Sud. Ces trois Etats ainsi que la Virginie plus au nord sont en état d'urgence.En Floride, selon la direction des opérations d'urgence, 6,3 millions d'habitants de la Floride ont reçu l'ordre d'évacuer, soit plus du quart de la population de l'Etat. Un véritable exode vers le nord embouteillait les routes, avec des matelas, des bouteilles de gaz ou des kayaks sur le toit des voitures. "Irma reste un ouragan extrêmement dangereux!" avec de premières manifestations dans les Keys, ont twitté samedi matin les services météorologiques.
It's not too late to get off the Keys!!! You still have time, this morning, to get out! Please, the Keys are not safe. #FLkeys #Irma pic.twitter.com/9NYqL7PsPT
— NWS Key West (@NWSKeyWest) 9 septembre 2017
"C'est une tempête puissante, plus grande que notre Etat."Rick Scott, le gouverneur de la Floride
A Miami Beach, station balnéaire au style art déco d'ordinaire remplie de touristes, l'ambiance était lunaire, avec de nombreux magasins fermés. Sur les protections en contreplaqué, des inscriptions lançaient: "dites non à Irma" ou "Irma, tu ne nous fais pas peur". Des vagues de près de 4 mètres et des inondations dévastatrices sont redoutées.
Dans le quartier de Sunnyside à Miami, où habitent surtout des Cubains aux revenus modestes, ceux qui n'ont pas encore évacué ou cherché une place dans un abri tentaient tant bien que mal de protéger leurs habitations.
"Les toitures vont s'envoler de toute façon, ces mobile-homes sont pourris. (...) Je ne retrouverai rien quand je reviendrai.Pedro Marti, un plombier cubain de 49 ans, à Miami
Pour venir en aide aux autorités fédérales ou locales, l'US Navy a annoncé vendredi l'envoi depuis le port de Norfolk, en Virginie, d'un porte-avion, l'USS Abraham Lincoln, de deux véhicules de débarquement amphibies et d'un destroyer. Ces quatre navires transportant 300 hommes et 27 hélicoptères devront apporter si besoin une aide médicale, maritime, logistique et sécuritaire aux personnes affectées.Le coût astronomique des ouragans
L'ouragan Irma a déjà fait au moins 25 morts à son passage dans les Caraïbes depuis mercredi, selon un bilan provisoire des divers gouvernements concernés : dix dans les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, six dans les Iles Vierges Britanniques et l'archipel d'Anguilla, quatre dans les îles Vierges américaines, deux à Porto Rico, deux dans la partie néerlandaise de Saint-Martin et une à Barbuda.Le coût des dommages provoqués par Irma sur les deux îles françaises a été évalué samedi à 1,2 milliard d'euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR). L'arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy, devant permettre l'indemnisation des dommages, est paru au Journal officiel samedi.
Au total, sur toute la région, quelque 1,2 million de personnes ont déjà été affectées, un nombre qui pourrait grimper à 26 millions selon la Croix-Rouge. Les pertes et dommages pourraient totaliser 120 milliards de dollars aux Etats-Unis et dans les Antilles et Caraïbes, selon l'agence de modélisation Enki Research.
Un troisième ouragan, Katia, a été rétrogradé en tempête tropicale samedi matin après avoir touché durant la nuit de vendredi à samedi, en catégorie 1, la côte atlantique du Mexique déjà durement frappé la nuit précédente sur sa façade pacifique par un séisme d'une magnitude de 8,2 qui a fait au moins 61 morts. La tempête apportait toutefois des pluies susceptibles de générer des inondations et des glissements de terrain.