
Audition "musclée" ?
D'après les informations recueillies par plusieurs médias français et belges, les relations seraient de plus en plus tendues entre les enquêteurs et Salah Abdeslam, qui depuis mardi 22 mars aurait refusé de collaborer. Ce revirement pourrait être le fait d’une audition "musclée" survenue mercredi 23 mars, au lendemain des attentats de Bruxelles, à la prison de haute sécurité de Bruges, où il est incarcéré.
Le suspect aurait également compris qu’il ne pourrait bénéficier en Belgique d’aucun statut d’informateur. "Il aurait dejà pu parler. Il a commencé par vouloir rester en Belgique car c'était mieux pour lui", estime sur Itélé, Solange Doumic, avocate de familles des attentats de Paris.
Muet depuis les attaques de Bruxelles
Selon l'avocat Sven Mary, son client n'"était pas au courant" de ces attaques qui ont visé mardi 22 mars l’aéroport international de Bruxelles et la station de métro Maalbeek faisant 31 morts et 300 blessés.

L’avocat a également transmis des informations sur l’état d’esprit de son client, affirmant que Salah Abdeslam avait signifié son « souhait de partir en France le plus vite possible ».
Jusqu’à présent, l’avocat de Salah Abdeslam avait signifié le « refus d’extradition » de son client.
Sven Mary: Salah Abdeslam souhaite partir en France dans les plus brefs délais. Report de l'affaire au 7 avril.# terrorisme
— Pascal Verdeau (@PascalVerdeau) 24 mars 2016
L'audition de Salah Abdeslam prévue jeudi 24 mars au matin devait être une première étape pour décider notamment d’un éventuel maintien en détention de Salah Abdeslam – qui fait peu de doute – et surtout étudier la légalité du mandat d’arrêt européen le concernant. Mais l’audition, prévue pour 9 heures, a été reportée. « On a demandé un report, parce que le dossier est volumineux, et qu’il faut du temps pour pouvoir l’étudier. Le report a été accepté », a expliqué son avocat.
"Je verrai le juge d'instruction pour qu'elle ne s'oppose plus elle-même à ce départ et à cette remise en France, qui pourra se faire, on espère (...) dans les plus brefs délais", a dit Me Sven Mary, à l'issue d'une audition devant la chambre du Conseil à Bruxelles sur le maintien en détention de son client, notamment, qui était absent."Il a compris qu'ici ce n'est qu'un petit bout du dossier. Il veut s'expliquer en France, c'est une bonne chose", a-t-il estimé.
Son audition a été reportée au 7 avril. Quant à l'audience d'exécution du mandat d'arrêt européen, elle est prévue le 31 mars à Bruxelles. Salah Abdeslam est toujours incarcéré à la prise de haute sécurité de Bruges.