Chaque année, 600 baleines sont tuées par les pêcheurs nippons, au nom de la recherche scientifique. Et pourtant elles échouent toutes les semaines sur les étals des poissonniers. Officiellement, le Japon a cessé toute exploitation commerciale des baleines depuis 30 ans. Dans la pratique, c’est bien différent.
L’archipel nippon est soumis depuis 1986 au moratoire instauré par la Commission baleinière internationale (CBI) sur la chasse à la baleine, lui en interdisant la pêche. Mais le pays, qui ne veut pas renoncer à sa tradition séculaire, trouve une faille dans le texte.
Ainsi, depuis 1988 les pêcheurs japonais explorent les eaux de l’Antarctique et de l'hémisphère sud pour ramener le grand cétacé. Ses expéditions font ainsi l’objet d’une indignation grandissante. L'archipel est condamné en 2014 par la Cour internationale de justice (CIJ) pour avoir déguisé une activité commerciale en programme de recherche et enfreint "la préservation des mammifères marins".
En décembre dernier, le Japon annonce qu'il se retire de la CBI, officialisant le retour de la chasse.
Une tradition ancestrale
Plus qu’un véritable business, c’est avant tout une pratique ancrée dans l’héritage culturel japonais. La chasse à la baleine débute dans le courant du XIIème siècle. Elle s’organise et s’industrialise au fil des siècles, projetant ainsi le Japon sur le podium des plus grands pays baleiniers du monde.Après la Seconde Guerre mondiale, la baleine devient un élément important de l'alimentation nippone. Le pays entre en disette et trouve dans la chaire du cétacé, une source salvatrice de protéines.
Avant 1986, les Japonais en consommaient encore 2,3 kg par personne et par an. Aujourd’hui, la viande de baleine ne représente que 0,1% de la consommation de viande des Japonais, selon le quotidien Asahi Shimbun.
Les Japonais sont particulièrement attachés à cette tradition soutenue par 60% d’entre eux, selon le même journal. Une industrie séculaire qu’ils souhaitent préserver par fierté nationale.
Une zone de pêche restreinte
Les chasseurs japonais se contenteront désormais d’évoluer « dans les eaux territoriales de l’archipel et sa zone économique exclusive », comme le précisait Yoshihide Suga, porte-parole du gouvernement japonais, en décembre dernier. Un quota annuel devra aussi être respecté.
Désormais, le Japon devra cesser ses expéditions punitives dans le sanctuaire de l’Antarctique et dans l'hémisphère sud.
Une victoire saluée en décembre 2018 par l’ONG Sea Sheperd, qui traque depuis des années les baleiniers nippons.
Sea Shepherd a mené 11 campagnes contre les baleiniers japonais, sauvant ainsi la vie à plus de 6000 baleines. Le Japon vient d'annoncer l'arrêt de la chasse en Antarctique. Aucun de ces succès n'aurait été possible sans votre incroyable générosité ! #ConservationEnAction pic.twitter.com/rFPQ7xBvhv
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) December 28, 2018
Impossible désormais pour le Japon de se cacher derrière l’excuse de la pêche scientifique pour piller les eaux de l'Antarctique.