L'image est forte et anime de nombreux espoirs parmi les membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti du Prix Nobel de la Paix 1991, Aung San Suu Kyi. Cette image, c'est celle de l'opposante de 69 ans accueillie ce vendredi 31 octobre au matin par le président Thein Sein pour une matinée de négociations. L'objectif ? Lever les obstacles à la participation de la "Dame de Rangoun" aux élections législatives de novembre 2015. La Constitution birmane, écrite du temps de la Junte, l'empêche toujours de se présenter pour une raison qui semble avoir été écrite pour elle : les candidats ayant un conjoint ou des enfants de nationalité étrangère sont, en effet, empêchés de participer à une élection présidentielle. Or Aung San Suu Kyi, s'est mariée avec l'Anglais Michael Aris avec qui elle a eu deux enfants.
Le Parlement tranchera

Si le parti de l'opposante, La LND, a estimé que la réunion terminée à la mi-journée était un "succès", Aung San Suu Kyi, a elle, tempéré le propos et demandé que les discussions se poursuivent à quatre participants : le président, le président du Parlement, le chef des armées et elle-même. Barack Obama a appelé la Prix Nobel pour évoquer la possibilité d'un "soutien des efforts visant à promouvoir un environnement politique plus ouvert", et souligné de façon officielle la "nécessité d'un processus ouvert et crédible pour l'organisation des élections législatives de 2015". Il ressort de cette réunion que l'amendement aux dispositions constitutionnelles empêchant Aung San Suu Kyi de se présenter à l'élection présidentielle sera discuté au Parlement et qu'une commission parlementaire devra présenter des recommandations pour cette modification.
Rien n'est encore fait
Malgré le soutien de Washington ainsi que d'une pétition birmane réunissant 5 millions de signatures en faveur du changement constitutionnel, celui-ci ne sera pas si aisé à faire voter au Parlement. La loi birmane stipule que tout changement constitutionnel doit être approuvé par 75% des parlementaires, et 25% des sièges sont réservés aux militaires, peu favorables à une élection où Aung San Suu Kyi serait présente. Si du côté occidental, An Aung San Suu Kyi est très appréciée et soutenue, du côté birman, rien n'est moins certain. Que la Constitution soit changée ou non, la possible élection du Prix Nobel de la paix 1991 à la présidence birmane n'est pas acquise. Loin de là.