(RE)voir : Birmanie, un an après le coup d'État les réfugiés ne cessent d'affluer
L'appel, lancé par les opposants à la junte, s’est répandu à travers toute la Birmanie, comme dans l'État Shan (Est), l’État Kachin (Nord) ou à Mandalay (centre). Une forme de contestation de choix pour les Birmans, qui avait déjà observé une journée de grève silencieuse en décembre dernier.


Lourd bilan côté milices et case prison pour Aung San Suu Kyi
Une démonstration de force qui n'impressionne pas ces milices citoyennes et des factions ethniques. Ils continuent d'intensifier la rébellion et poussent la junte à durcir sa répression jour après jour. Bilan de ces violences : plusieurs centaines de milliers de déplacés, 1 500 civils tués et près de 9 000 personnes détenues dans les geôles du régime, d'après un observatoire local. Ce dernier dénonce des cas de viols, de torture et d'exécutions extrajudiciaires.L'autre grande victime du coup d'État n'est autre que la prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi. Elle risque des décennies de prison au terme de son procès. Elle est visée par une multitude de chefs d'accusation : violation d'une loi sur les secrets d’État, des fraudes électorales, sédition, incitation aux troubles publics ou encore corruption.

Des sanctions pénales et financières contre la junte
Face à cette spirale de violence, la communauté internationale accroit lundi 31 janvier la pression sur les généraux. L’Organisation des nations unies (ONU) enquête même sur des crimes contre l’humanité
C’est le travail mené par le mécanisme onusien d'enquête indépendants de l’ONU. À sa tête, Nicholas Koumjian averti la junte birmane. "La justice internationale a la mémoire très longue." Sept personnes et deux entités "liées au régime militaire de Birmanie" sont ciblées : les plus hauts responsables judiciaires, le procureur général Thida Oo, le président de la Cour suprême Tun Tun Oo et le chef de la commission anti-corruption Tin Oo, selon un communiqué du Trésor américain.
La communauté internationale menace également le pays de sanctions financières, à l'instar des États-Unis . "Tant que le régime privera le peuple de Birmanie de sa voix démocratique, nous le ferons payer aux militaires et à leurs partisans", met en garde le président américain Joe Biden. "Je dis au peuple birman : nous n'avons pas oublié votre combat", ajoute-t-il. Le groupe pétrolier français, qui opère une importante plateforme gazière offshore au large des côtes birmanes, a déjà annoncé qu'il quittait le pays dans un délai de six mois. La communauté internationale, elle, envisage de mettre un terme au flux "d'armes et de matériel" vers les militaires.
Des déclarations auxquelles le chef de la junte, Min Aung Hlaing, n'a pas encore répondues. Il promet cependant, dans un communiqué du journal d’État Global New Light of Myanmar diffusé ce mardi 1 février, l’organisation d’élections "libres et équitables (...) dès que la situation serait pacifiée et stabilisée." L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Noeleen Heyzer, plaide ce lundi 31 janvier pour la tenue prochaine d'une "réunion humanitaire" avec "la plupart des parties prenantes" au conflit. Des espoirs minces de résolution diplomatique dans un pays muré dans le silence.