Gustavo Petro, nouveau président de la Colombie.
Nous espérons "travailler en étroite collaboration avec le nouveau gouvernement colombien dans la construction de politiques sociales, équitables et durables", ainsi que "du respect et de la protection de l'environnement", a ajouté le gouvernement espagnol.
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Ancien membre d'une guérilla d'extrême gauche
Avec 11,2 millions de voix en sa faveur, le sénateur a devancé de près de 700.000 voix son adversaire (10,5 millions), qualifié surprise du premier tour le 29 mai dernier qui avait supplanté le candidat de droite. La participation s'élève à 58%.
Rodopfo Hernandez a immédiatement concédé sa défaite, souhaitant que son adversaire "sache comment diriger le pays et qu'il soit fidèle à son discours contre la corruption".
"Les partisans de Rodolfo Hernandez pourront venir dialoguer avec nous quand ils veulent (...). L'opposition, quelle qu'elle soit, sera toujours la bienvenue pour dialoguer", a promis le futur chef de l'Etat.
"Il n'y aura que le respect et le dialogue, c'est ainsi que nous pourrons construire le grand accord national et la paix intégrale", a-t-il ajouté, s'engageant par ailleurs à ce que la Colombie soit "à la tête de la lutte contre le changement climatique" dans le monde.
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Francia Marquez, première femme afro-colombienne vice-présidente de Colombie
Francia Marquez, vice-présidente de la Colombie.
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Déroute des élites conservatrices et libérales
Les deux qualifiés du premier tour étaient arrivés en tête avec un discours de rupture et "anti-establishment", Gustavo Petro (40%) portant en étendard la défense de "la vie", tandis que Rodolfo Hernandez (28%) promettait d'en finir avec la corruption, un mal endémique du pays.
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Quels sont les grands défis qui attendent le nouveau président colombien ?
C'est la troisième fois que Gustavo Petro se présentait à une présidentielle. Après avoir écumé le pays avec une centaine de meetings avant le premier tour, il a tenté ces trois dernières semaines de se montrer plus proche des Colombiens ordinaires, soucieux de corriger son image d'homme de trop de discours, trop autoritaire ou aux tendances messianiques selon ses adversaires.
Il s'est engagé à renforcer l'Etat, à réformer le système des retraites et l'impôt pour faire payer les plus riches. Sa première mesure sera de suspendre l'exploration pétrolière et d'entamer au plus vite la transition énergétique.
"Une partie significative du pays", effrayée notamment par son passé d'extrême gauche, "ne voulait pas de Petro comme président", souligne cependant Sergio Guzman, consultant à Colombia Risk Analysis.
Il aura également fort à faire pour gouverner avec un Parlement divisé, où sa coalition du Pacte historique est certes la première force mais qui reste une place forte des conservateurs et des libéraux.
Il devra aussi surmonter les réticences au sein de l'armée, dont il devient le chef suprême, faire face à la pression inflationniste et à des institutions faibles et politisées, selon ce même analyste.
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La correspondance de Najet Benrabaa à Bogota.