"Toutefois, nous avons également appris que le tournoi a été associé à la souffrance de travailleurs migrants et de leurs familles et cela ne peut être ignoré", poursuit la fédération. Elle fait directement référence au système de la "kefala".
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Le communiqué est accompagné d'une courte vidéo dans laquelle figurent 16 joueurs de l'équipe des Socceroos.
Chacun des joueurs est filmé face camera en noir et blanc. Jamie Maclaren (Melbourne City) et Nick D'Agostino (Melbourne) rappellent le parcours de leur équipe qui pour se qualifier pour jouer "au pinnacle du jeu le plus grand au monde" ont parcouru tous les continents.
Jackson Irvine (St Pauli), qui visiblement a un oeil au beurre noir, récite avec un sourire "en 2005 j'étais là, et je sais ce que signifie la Coupe du Monde pour les Australiens. J'ai vu ce que les Socceroos peuvent apporter et ce que nous pouvons être au-delà de nos côtes". Et un peu plus loin dans la vidéo, il rajoute "nous avons appris que la décision d'héberger la coupe du Monde au Qatar a eu pour conséquence de faire souffrir et blesser un nombre incalculable de nos frères ouvriers."
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Alex Wilkinson (défendeur à Sydney et président du syndicat des joueurs professionnels) fait le lien avec le passé migrant de l'Australie : "Ces migrants qui ont souffert ne sont pas juste des nombres. Comme les migrants qui ont construit notre pays et notre football, ils possèdent le même courage et la même détermination pour construire une vie meilleure."
Denis Genreau qui évolue à Toulouse choisi d'évoquer les droits des personnes LGBT+ "en tant que joueurs, nous soutenons les droits des personnes LGBT+ mais au Qatar les gens ne sont pas libres d'aimer la personne de leur choix."
Bailey Wright Sunderland lance un plaidoyer pour le travail de défense des droits initié par les syndicats "Nous sommes aux côtés de la FIFPRO, de la confédération international des travailleurs du secteur de la construction qiu tente de mettre en place un système équitable au Qatar."
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"Ces deux dernières années, nous nous sommes consacrés à comprendre et mieux connaître la situation au Qatar", expliquent les joueurs. "Nous ne sommes pas des experts mais nous avons écouté des organisations telles qu'Amnesty (International), la Fifa" et, "plus important, des travailleurs étrangers au Qatar".
Les joueurs poursuivent en mentionnant les réformes prises par les autorités qataries sur les conditions de travail dans le pays mais estiment que ces changements sont "incohérents" et pourraient être améliorés.
Les Socceroos ont expliqué qu'ils travaillent avec plusieurs organismes afin "d'établir un changement durable" et ont demandé au Qata de mettre en place un centre d'aide pour les migrants. L'équipe australienne a aussi demandé la décriminalisation des relations avec des personnes de même sexe et "une solution concrète" pour ceux dont les droits ne sont pas respectés. "Ce sont les droits fondamentaux qui devraient êre acordés à tous et vont assurer la progression du Qatar".
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Depuis que la Fifa a attribué le Mondial au Qatar en 2010, le premier pays arabe à organiser l'événement est critiqué à propos du traitement des personnes LGBT mais aussi des travailleurs étrangers et des femmes ou encore de la climatisation de sept de ses huit stades.
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Le Qatar affirme de son côté avoir mené de nombreuses réformes ces dernières années. Des efforts restent cependant à faire au niveau de leur mise en oeuvre, a estimé le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, Luca Visentini, lors d'une visite cette semaine à Doha.