Décrivant une nouvelle vague de départ du pays de diplomates étrangers, l'ambassade russe relève dans une publication sur Facebook "qu'on comprend ceux qui partent".
"Tout le monde, loin de là, ne peut supporter les restrictions sans précédent par leur sévérité, le déficit aigu de produits de base notamment les médicaments, l'impossibilité de soigner des problèmes de santé", écrit-elle.
Rappelant que de nombreux pays avaient fermé leurs représentations diplomatiques, elle souligne rester ouverte "même si ce n'est pas facile, qu'il y a vraiment beaucoup de problèmes et que plusieurs familles (...) ont dû partir".
ЖЕЛАЕМ КОЛЛЕГАМ СЧАСТЛИВОГО ВОЗВРАЩЕНИЯ ДОМОЙ! Сегодня закончился двухнедельный карантин, который 38 иностранных...
Posted by Посольство России в КНДР / Russian Embassy in the DPRK on Wednesday, March 31, 2021
Un isolement exacerbé par la pandémie
À la tête d'un pays dont le système de santé est très défaillant, Kim Jong Un a décidé de fermer en janvier 2020, les frontières de la Corée du Nord, afin d'empêcher une propagation du nouveau coronavirus apparu chez son voisin chinois. Les vols et le trafic ferroviaire à destination et en provenance de l'étranger étant suspendus, l'approvisionnement du pays et le travail des diplomates et humanitaires ont été grandement compliqués.
Une vidéo, devenue virale, diffusée fin février par l'ambassade russe, avait déjà illustré ces difficultés. On y voyait huit diplomates russes et leurs familles quitter la Corée du Nord à bord d'un chariot ferroviaire poussé par l'un d'entre eux, en l'absence de transport transfrontalier depuis l'adoption de restrictions liées au coronavirus.
La Russie, qui entretient des liens étroits avec Pyongyang, a maintenu une importante présence diplomatique dans ce pays qui souffre de longue date de graves pénuries alimentaires. La Corée du Nord fait l'objet de sanctions internationales visant à contraindre le régime à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique.
Les violations de droits humains ont empiré
Les violations des droits humains et la faim ont d’ailleurs empiré en Corée du Nord à cause des mesures radicales de lutte contre la pandémie, avait estimé, début mars un expert de l'ONU, pointant des informations évoquant une famine.L'Etat totalitaire coupé du monde n'a toujours pas confirmé un seul cas de Covid-19 sur son territoire, a fermé ses frontières, bouclé des villes entières et pris une série d'autres mesures contre l'épidémie, dès le début de l’année 2020.
Dans ce rapport, l'expert des Nations unies sur la situation des droits humaines en Corée du Nord, prévenait que "les mesures radicales de confinement" semblaient exacerber "les habituelles violations de droits humains".
Le nombre de personnes ayant réussit à fuir le pays s'était effondré l'an dernier, avec 229 évadés arrivant en Corée du Sud, contre 1.047 en 2019, selon le rapport. Il faisait état d'informations non confirmées selon lesquelle la Corée du Nord avait mis en place une zone tampon d'un kilomètre le long de ses frontières, où les forces de sécurité peuvent "tirer à vue" sur quiconque tentant de passer.
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Son rapport insiste sur l'effondrement de l'activité commerciale et la "grave détresse économique" provoqués par les restrictions, dans un pays déjà sujet à l'insécurité alimentaire.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, la Corée du Nord avait mené 13.259 tests anti-Covid fin 2020, tous négatifs.