Les deux hommes à la tête des deux premières économies du monde cultivent chacun une vision très différente de l'avenir des échanges commerciaux. L'une des premières mesures de Donald Trump à la Maison-Blanche avait été de tuer l'accord de libre-échange Asie-Pacifique, le TPP, conçu par Obama pour faire contre-poids à l'influence grandissante de la Chine - un accord signé par 12 pays d'Asie-Pacifique représentant 40 % de l'économie mondiale. Donald Trump laisse ainsi un vide dans l'échiquier commercial, que le dirigeant chinois, aussi pragmatique que l'Américan apparaît imprévisible, met à profit pour sa paroisse.
Xi Jinping est un réaliste qui apparaît comme un dirigeant extrêmement responsable par rapport à l'imprévisible Trump.
Jean-Philippe Béja
Directeur de recherches au CNRS, chercheur associé au CERI-Sciences-Po
La Chine vient d'annoncer son intention d'élargir l'accès des entreprises étrangères à son secteur financier et de réduire les droits de douane sur les importations d'automobiles. Face à un Donald Trump instable, Xi Jinping, sorti renforcé du dernier congrès du Parti communiste, s'impose comme le dirigeant le plus fort des dernières décennies. Un président chinois qui appelle la région Asie-Pacifique à l'unité sur le dossier nord-coréen face aux Etats-Unis : la Chine n'a pas intérêt à voir s'effondrer la Corée du Nord.