
« La Norvège est dans une situation très grave », dit le Premier ministre, Jens Stoltenberg. C’est le moins que l’on puisse dire. Les Norvégiens sont en état de choc. En quelques heures une bombe de forte puissance explose au coeur d’Oslo, et un homme déguisé en policier tire sur des enfants de 14-15 ans, en camp d’été sur l’île d’Utøya. Le bilan humain exact n’est pas encore définitif, mais il y au moins 91 morts. Et d’énormes dégâts matériels. La télévision montre en boucle des images qui ressemblent plus à une zone de guerre, et des jeunes survivants encore dans le cauchemar. La police lie désormais clairement les deux évènements. L’homme arrêté à Utøya aurait lui-même placé la bombe à Oslo, avant de prendre le volant pour se rendre à Utøya, où 600 jeunes participèrent à un camp d’été du Parti travailliste, celui de M. Stoltenberg. Le meurtrier voulait tuer le plus de gens possible Là, il a froidement ouvert le feu et tiré sur le plus de jeunes possibles, aussi ceux qui tentaient de s’échapper à la nage. Les deux actions parallèles devaient tuer le plus possible. Mais c’était un vendredi, et beaucoup de gens avaient déjà quitté leurs bureaux. On n’ose pas imaginer le carnage si la bombe avait explosé un jour de semaine. Tout le monde a entendu l’explosion. Personnellement, je venait de quitter ce même quartier. Et comme beaucoup de gens, je croyais que c’était un orage qui éclatait. Une bombe ? Impossible. Pas à Oslo, pas en Norvège, jusqu’ici complètement épargnée par le terrorisme. Naïvement, je croyais comme les autres que ce n’était pas possible. La Norvège est un petit pays, qui n’as pas encore 5 millions d’habitants. Connu pour un travail inlassable pour la paix, notamment avec le Prix Nobel.

froid comme un glaçon Tout de suite, vu l’ampleur des dégâts, les enquêteurs pensèrent à al-Qaïda ou un autre groupe terroriste connu. « Sûrement pas » disait Eva Joly vendredi soir déjà. Pour elle, les hommes de Ben Laden n’auraient jamais su pour Utøya. Quelques heures après, la police norvégienne arrêta Anders Behring Breivik, un Norvégien de 32 ans, sympathisant de l’extrême-droite et anti-islamiste, peu connu de la police, mais possédant plusieurs armes. La police le décrit ainsi : froid comme un glaçon. Sur les réseaux sociaux (Son compte Twitter est ici, sa page Facebook a été fermée, NDLR), il s’est plusieurs fois exprimé sur ses opinions extrêmes. Sans éveiller l’attention. vers plus de démocratie « Le ou les terroristes ne vont pas nous détruire. Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance » dit Jens Stoltenberg, très marqué. Le Premier ministre connaissait certaines victimes personnellement, et devait prononcer un discours devant les jeunes d’Utøya aujourd’hui. Hier était la journée la plus dramatique de l’histoire de la Norvège depuis la deuxième guerre mondiale. Mais c’était encore pire de se réveiller ce samedi matin, et d’apprendre que Behring Breivik avait réussi a tuer 84 jeunes dans sa folie. Mais une folie froide, et calculée. Encore plus terrifiante.
