"Je sais que tout va se jouer aux élections législatives. Et à mon avis, la France va se débarrasser de madame Le Pen à cette élection présidentielle, et nous, dans un mois, nous allons tous ensemble nous débarrasser de la politique de monsieur Macron" : c'est ainsi que Jean-Luc Mélenchon résume sa stratégie électorale à moins d'une semaine du second tour de l'élection présidentielle, mais surtout à un mois et demi des élections législatives.
Parmi quelque 243.000 votants, 36,12% ont choisi le vote blanc ou nul et 29,05% l'abstention. Seuls 34,83% des militants ont opté pour le vote Emmanuel Macron. La consultation s'est close mardi midi et a rassemblé plus de la moitié des 430.000 inscrits de la plateforme internet La France insoumise.
Au total, 243.128 sympathisants se sont exprimés entre le 25 avril et le 2 mai, date de clôture de la consultation. Ce chiffre "fait de nous un des premiers mouvements politiques de France, je suis très fier de ça", s'est réjoui Alexis Corbière sur RTL. Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon estime que cet échantillon "est assez représentatif de nos électeurs".
Fort de ses 19,31% de suffrages exprimés, soit un peu plus de 7 millions de voix, Jean-Luc Mélenchon semble vouloir "transformer" le résultat du premier tour, puisqu'en nombre de voix, il n'est pas si éloigné du résultat des deux qualifiés pour le second tour. Le candidat de la France insoumise n'a eu, au final, qu'un retard d'un million 600 000 voix avec Emmanuel Macron et surtout… à peine 600 000 avec la candidate du Front National.
Opposition de gauche à Emmanuel Macron ?
Ce 1er mai 2017, Jean-Luc Mélenchon a choisi — tout comme Emmanuel Macron — d'aller rendre hommage à Brahim Bouarram, ce jeune marocain de 29 ans, père de deux enfants, mort jeté dans la Seine par un militant du Front national, lors du défilé du parti d'extrême droite en l'honneur de Jeanne d'Arc, en 1995.Rassemblement en hommage à Brahim Bouarram, assassiné par l'extrême droite le 1er mai 1995. pic.twitter.com/vme9fJsOG7
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 1 mai 2017
La dénonciation de l'extrême droite par le candidat de la France insoumise ne faiblit pas, mais Jean-Luc Mélenchon, désormais convaincu que Marine Le Pen ne remportera pas l'élection présidentielle, est persuadé qu'il peut en revanche gagner les législatives : "Compte tenu de la faiblesse des deux candidats, je pense que je peux l’emporter aux législatives (…) Oui, je me vois comme le chef de cette nouvelle coalition majoritaire dans le pays". Jusqu'à devenir Premier ministre d'un Emmanuel Macron président mais mis en minorité ?
La partie n'est pas finie. Aux législatives, la France insoumise est candidate à gouverner le pays. #20h #TF1
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 30 avril 2017
Ma position n'est pas le «ni-ni». Je ne voterai pas Front national et je dis à chacun de ne pas le faire. #20h #TF1
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 30 avril 2017
Marseille ou Toulouse pour Mélenchon ?
Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui député européen, prépare son mouvement politique pour la course aux législatives, mais visiblement, n'écarte pas la possibilité d'y participer lui aussi en personne. Marseille ? L'homme en colère de la gauche radicale française hésite encore, bien qu'il soit arrivé largement en tête devant tous les autres candidats dans la cité phocéenne lors du premier tour :À Marseille, ma candidature est passée en tête. Devant l'extrême droite. #20h #TF1
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 30 avril 2017
Y aura-t-il un "troisième tour" en juin lors des législatives, comme Jean-Luc Mélenchon le laisse entendre, avec la possibilité d'un gouvernement de la France insoumise sous la présidence d'Emmanuel Macron, si celui-ci l'emportait ? Tout dépend des alliances qui vont se constituer et des reports de voix des électeurs ayant fait un "vote utile" et non d'adhésion envers Emmanuel Macron, de la capacité du parti Les Républicains à se reconstituer, de ce qu'il reste du Parti Socialiste de Benoît Hamon à soutenir la France insoumise ou au contraire à rallier une supposée majorité "En Marche !", et de la permanence du vote Front National ou de sa volatilité.
Cette élection très atypique, avec quatre candidats dans un mouchoir de poche au premier tour de la présidentielle risque de créer — encore une fois — beaucoup de suspense en juin.