Tyre Nichols, aspergé de gaz lacrymogène et visé par un pistolet Taser à décharges électriques, tente de s'enfuir mais est rattrapé ensuite par les agents, qui se déchaînent. Ils semblent insensibles aux supplications de l'automobiliste.
"Maman. Maman. Maman!", crie Tyre Nichols dans un des extraits. Dans un autre, on le voit au sol, battu durant de longues secondes.
Nous vous avertissons que le visionnage de la vidéo citée dans le tweet suivant est violent.
Memphis Police has released bodycam footage showing the moment Tyre Nichols called for his mother as he was beaten by five officers before he died.
— Sky News (@SkyNews) January 28, 2023
Warning: This video features distressing imageshttps://t.co/wBZ0rB2w91 pic.twitter.com/2G9xw3vjfE
Vendredi 27, de premières manifestations ont eu lieu dans diverses villes du pays, notamment Washington et Memphis. À New York, plus de 200 personnes ont défilé en scandant "Pas de justice, pas de paix".
Les autorités appellent à des rassemblements "pacifiques"
Signe que l'affaire est potentiellement explosive, Joe Biden a exhorté à ce que les rassemblements soient "pacifiques". Il s'est entretenu au téléphone dans l'après-midi avec la mère et le beau-père de Tyre Nichols.Car sa mort rappelle celle de l'Afro-Américain George Floyd, tué par un policier en mai 2020. Des manifestations contre le racisme et les violences policières avaient alors embrasé le pays, fédérées autour du slogan "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent).
The words of Tyre Nichols mom are heartbreaking, but so important. She is why we fight for #JusticeforTyreNichols! pic.twitter.com/h0lzrX0hKy
— Ben Crump (@AttorneyCrump) January 27, 2023
La cheffe de la police de Memphis, Cerelyn Davis, avait prévenu que la vidéo montrant l'interpellation de cet homme pour une simple infraction au code de la route était "comparable, voire pire" à celle montrant l'arrestation policière violente de Rodney King en 1991. L'acquittement, un an plus tard, des quatre policiers impliqués, déclencha des émeutes sans précédent à Los Angeles.
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Premières manifestations
Les autorités appellent depuis plusieurs jours au calme, anticipant des manifestations après la publication d'une vidéo jugée "épouvantable" par ceux qui l'ont vue.La famille de Tyre Nichols a elle-même demandé des rassemblement pacifiques. "S'il vous plaît, manifestez, mais manifestez en toute sécurité", a dit son beau-père, Rodney Wells.
À Memphis, les manifestants se sont mis en marche au moment de la publication de la vidéo, scandant: "Dites son nom. Tyre Nichols".
"Vous n'avez pas voulu nous écouter", clamait le cortège dans cette ville où Martin Luther King a été assassiné en 1968.
Ailleurs dans le pays, les forces de l'ordre se préparaient à d'éventuels débordements. Deux conseillères de Joe Biden se sont entretenues avec les maires de 16 villes américaines à propos des manifestations.
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"Mettre fin à la violence policière"
Tyre Nichols, hospitalisé, était décédé trois jours après son interpellation. Les cinq policiers afro-américains, depuis licenciés, ont été inculpés pour meurtre et écroués. Quatre d'entre eux ont ensuite été libérés sous caution.
Le directeur du FBI, Christopher Wray, s'est dit "horrifié", et le ministre de la Justice Merrick Garland a indiqué qu'une enquête fédérale avait été ouverte.
Le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a lui dénoncé un meurtre "inadmissible". Le sénateur de gauche Bernie Sanders a appelé à "tout faire pour mettre fin à la violence policière contre les personnes de couleur".
Nous sommes contre toutes les violences policières, pas seulement contre les violences policières commises par des Blancs
Révérend Al Sharpton, figure de la lutte pour les droits civiques
Tout en disant leur horreur, les avocats de la famille ainsi que les parents du jeune homme ont tenu à saluer la "rapidité" des mesures prises à l'encontre des policiers.
Le révérend Al Sharpton, célèbre figure de la lutte pour les droits civiques qui prononcera l'oraison funèbre de Tyre Nichols, a affirmé que le fait que les policiers soient noirs rendait "l'événement encore plus choquant". "Nous sommes contre toutes les violences policières, pas seulement contre les violences policières commises par des Blancs".