En cause ? La crise du coronavirus. Les secteurs des transports et du tourisme ont été parmi les premiers à souffrir des mesures de confinement et le ralentissement de l'activité économique. Chez Air France et Airbus les conséquences ont été catastrophiques. Les deux entreprises européennes ont donc prévu des coupes drastiques.
Chiffre "excessif"
15 000 postes pour le géant de l'aéronautique dont les deux tiers rien qu'en Allemagne (5 100) et en France (5 000) où sont situés les principaux sites de production. 15 000 personnes cela correspondant à 11% des effectifs d'Airbus.Les suppressions de postes annoncées ce mardi 30 juin touchent exclusivement la branche aviation commerciale du groupe - également présent dans la défense, l'espace et les hélicoptères - ainsi que la filiale française Stelia Aerospace et l'Allemande Premium Aerotec. Si l'avionneur n'exclut pas des licenciements secs, il compte sur les départs volontaires, des mesures de retraite anticipée et sur les dispositifs de chômage partiel pour les limiter.
Derrière les suppressions de postes chez Airbus, ce sont aussi des emplois en moins chez les sous-traitants. Des milliers de fournisseurs, pour la plupart de petites et moyennes entreprises, sont touchés. Ainsi, l'équipementier Daher a déjà annoncé la suppression d'un maximum de 1 300 postes sur les 10 000 du groupe. Et ça ne devrait pas s'arrêter là. Le secteur a largement souffert de la crise du coronavirus.
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Du jamais-vu
C'est "du jamais-vu" chez Airbus, a affirmé à l'AFP Frédéric Romain, coordinateur de la CFTC du groupe. "Pour FO, la ligne rouge est de diminuer ce chiffre qui nous paraît excessif, et de mettre en place toutes les mesures possibles pour ne pas avoir à déplorer le moindre licenciement contraint", a réagi Dominique Delbouis, coordinateur FO du groupe. Les détails de ce plan de licenciement seront connus ce jeudi 2 juillet, lors d'un comité de groupe Airbus France.
Ce mercredi, le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a précisé que les dispositifs d'aide de l'Etat devraient permettre de "sauver" 2 000 emplois, sur les 5 000 qu'Airbus entend supprimer en France.
Le gouvernement français a fort à faire aussi du côté d'Air France. Malgré l'aide massive au secteur aéronautique annoncée début juin, 7 585 postes pourraient être supprimés d'ici fin 2022 (6 500 pour Air France et plus de 1 000 au sein de la compagnie régionale Hop!). Le plan de restructuration détaillé sera lui aussi présenté aux organisations syndicales ce vendredi 3 juillet. Il prévoit en outre une coupe franche dans les liaisons intérieures.