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Laurent Fabius : "Il faudrait que les Russes frappent davantage Daech"

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©Entretien de Laurent Fabius par Patrick Simonin dans "L'Invité".

Relations de la France avec l'Iran, les pays africains, interventions russes en Syrie et les négociations de paix, ... Autant de dossiers abordés par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius dans un entretien accordé à TV5MONDE. 

De retour d’Inde, où le président François Hollande finit une visite d'Etat, le ministre français des Affaires étrangères a accordé un entretien, ce mardi matin 26 janvier, à Patrick Simonin sur TV5MONDE. Dans notre magazine L'Invité, il revient sur différents dossiers au coeur de l'actualité internationale. 

Projets sur l'environnement avec l'Inde

Au cours de sa visite d'Etat en Inde, François Hollande a pour but de vendre plusieurs dizaines de Rafale. Les négociations n'ont pas encore abouti. Laurent Fabius se veut confiant sur le plateau de TV5MONDE : « Nous avons préparé ce voyage pour que ce soit un succès... » 
Il souligne aussi qu'aujourd'hui la coopération entre la France et l’Inde dans les domaines de la défense et du nucléaire pourrait désormais s'étendre à l'environnement. Le rôle tenu par l'Inde lors de la COP21 à Paris n'y est pas étranger : « nous n’aurions pu avoir ce succès sans le concours de l’Inde », souligne Laurent Fabius. Il ajoute : « cela nous permet d’avoir de nouvelles perspectives, cela nous ouvre tout le champ des énergies renouvelables » alors que « leur ressource principale c’est le charbon », rappelle le ministre. 
 

Relations franco-iraniennes

« On a eu en 2015 deux grand accords mondiaux : la COP21 et l’accord sur le nucléaire iranien », se félicite Laurent Fabius, toujours président de la COP21 jusqu'à la prochaine conférence sur le climat qui se tiendra l'année prochaine au Maroc.


Alors que le président iranien Hassan Rohani sera en visite à Paris, jeudi 28 janvier, Laurent Fabius assure que « les relations franco-iraniennes vont redevenir tout à fait normales ».  L'Iran occupe le devant de la scène diplomatique au Moyen Orient avec la récente signature de cet accord sur le nucléaire. « Tout ce qui peut permettre de limiter la prolifération nucléaire, c’est positif, mais il faut que l’Iran respecte ses obligations. » Et  le ministre d'ajouter : « il faut que cela se traduise par le comportement de l’Iran dans d’autres aspects de la politique. On pense à la Syrie et aux affaires régionales. Et ça on ne le sait pas encore ».  

Négociations de paix pour la Syrie

Alors qu'elles devaient débuter ce lundi 25 janvier à Genève sous l'égide de l'ONU, les négociations de paix sur la Syrie ont été reportées au 29 janvier en raison de désaccords sur la composition des délégations. 
Laurent Fabius a rappelé l'importance pour la France que ces négociations aient lieu. « La vraie solution du drame syrien, elle est politique donc il faut qu’il y ait des négociations. » Mais il souligne aussi que : « c’est très difficile d’avoir des négociations alors que les Russes et les Syriens de Bachar bombardent des villes et des civils innocents. »

Comme l'a déjà exprimé à plusieurs reprises le président français, Laurent Fabius insiste sur le fait que la solution en Syrie ne se trouvera pas avec Bachar al Assad. « Nous disons nous Français que monsieur Bachar Al Assad ne peut pas être l’avenir de la Syrie dans la mesure qu’il est responsable de tellement de morts que si on veut une unité syrienne ce n’est pas lui qui va pouvoir l’assurer. »
 

Rôle de la Russie en Syrie

Sur le territoire syrien, il faut aussi compter avec Moscou. Le ministre rappelle que « les Russes ont un rôle à jouer dans la paix ». Mais « c’est très difficile d’avoir des négociations alors que les Russes et les Syriens de Bachar bombardent des villes et des civils innocents. » 

« Il faudrait que les Russes frappent davantage Daech et qu'ils arrêtent de frapper l'opposition modérée », insiste le ministre français des Affaires étrangères. « Ils ont secouru certainement Bachar al Assad mais est-ce que pour autant ils ont vraiment contribué à affaiblir les terroristes de Daech, ... ça, c’est une autre affaire. »
 

Quant à la lutte contre le groupe Etat islamique, « ce sera long », reconnaît Laurent Fabius qui ajoute : « Il faut que le combat contre eux soit un combat sur le terrain et un combat idéologique, avec des armes nouvelles. On ne peut pas faire l’impasse sur ce qui se passe sur les médias. »

La France partenaire de l'Afrique

« La France a des relations excellentes avec les pays d’Afrique. (…) Ils savent que nous sommes leurs partenaires », explique sur TV5MONDE le ministre des Affaires étrangères. « Les Africains comptent sur nous ».
Mais il insiste aussi sur le fait que « nous n’avons pas à nous ingérer dans leurs affaires intérieures. » Laurent Fabius affirme : « On a passé un cap. La Françafrique, c’est absolument derrière nous. »