Redorer son blason
Une compétition de cette envergure n'est pas à prendre à la légère pour l'image d'un pays. Tous les chefs d'Etat le savent. Vladimir Poutine sait que toute la planète aura le regard braqué sur son pays pendant plus d'un mois. Au-delà de l'aspect politique, entre Syrie, Yémen et Crimée, la Russie a ici l'occasion de donner, de l'intérieur, une image plus lisse, plus nuancée.
Le fait est que le Mondial n'aura finalement pas été boycotté par les Occidentaux et ce malgré les tensions autour de la Syrie et de la Crimée, entre autres, et le retentissement de l'affaire Skripal, qui s'est tout de même manifesté par le boycott de la cérémonie d'ouverture par le Royaume-Uni.
Diplomatie du ballon rond
Le football revêt donc une incontestable dimension diplomatique, et cette Coupe du monde est l'une des plus politiques de l'histoire, même si le président de la Fédération française Noël Le Graët affirmait, voici quelques jours encore : "Je ne veux pas faire de politique". Vladimir Poutine ne va pas manquer de saisir l'occasion pour faire passer ses messages, de discussions de couloir en échanges dans les gradins.Du côté des concurrents aussi, la dimension politique rejaillit sur les contrats commerciaux : l'équipementier américain Nike a ainsi refusé d'équiper l'équipe iranienne, tout comme l'Allemand Adidas, d'ailleurs. Les entreprises, qui craignent les sanctions du gouvernement, préfèrent s'abstenir. C'est une conséquence directe du retrait des Etats-Unis de l'accord avec l'Iran, une considération éminemment politique.