Paris suffoque sous son voile de pollution. La France est en alerte maximale de pollution depuis plusieurs jours dans toutes les régions sauf le Sud-Ouest. En cause, un taux de particules polluantes en suspension dans l'air de moins de 10 microns (soit 0,010000mm) supérieur à 50 microgrammes par m3. Ces particules - composées de sulfates, de nitrates, d’ammonium, de chlorure de sodium, de carbone, de matières minérales et d’eau - stagnent dans l'air français à cause de conditions climatiques (chaud la journée, froid la nuit, sans vent) qui ne permettent pas leur évacuation. Celles-ci proviennent des émissions des voitures diesel, des feux de cheminée, de l’épandage agricole et industriel. Nocives, elles provoquent de l’asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a même classé les plus fines particules (moins de 2,5 microns soit 0,0025 millimètres) comme étant « cancérogènes certains ». Très fines, elles peuvent pénétrer au plus profond des alvéoles des poumons et donc dans le sang. Sur les personnes les plus fragiles, cela peut entraîner des hospitalisations voire des décès. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS ) : « la pollution atmosphérique en milieu urbain serait responsable d’1,3 million de décès dans le monde par an. » Pour éviter toute aggravation de cette pollution, les automobilistes français ont été priés de rouler moins vite et les transports en commun sont gratuits tout le week-end en Ile-de-France notamment. Cette mesure devrait durer jusqu'à la fin du phénomène. Enfin les autorités ont décidé d'imposer une circulation alternée pour les véhicules à partir de lundi 17 mars : seuls pourront circuler les automobiles et cyclomoteurs portant une plaque d'immatriculation impaire. Mardi, ce sera les plaques "paires". C'est une première en France depuis 1997.Des policiers seront mobilisés pour contrôler les véhicules circulant dans la région. En outre, tous les poids-lourds seront interdits, pas de restriction en revanche pour les véhicules électriques ou hybrides.

La plus polluéeLa plupart des populations urbaines et rurales de pays développés sont exposées aux effets nuisibles de ces particules. « Dans les villes où l'on observe des niveaux de pollution élevés, la mortalité dépasse de 15 à 20% celle enregistrée dans d'autres villes où l'air est relativement plus sain », souligne sur son site internet l’OMS.Toujours selon l’organisation, « Dans l’Union européenne, l'exposition aux PM2,5 (particules de moins de 2,5 microns, ndlr) produites par les activités humaines réduit en moyenne l'espérance de vie de 8,6 mois. » Si la France se trouve en alerte rouge ces derniers jours, elle n’est pas la seule à faire face à ces pics de pollution. Selon une étude publiée par le Center for Science and Environment(CSE) en Inde, la ville de New Delhi est devenue la ville la plus polluée au monde, devant la capitale chinoise Pékin. La métropole indienne a atteint un pic de pollution aux particules fines de moins de 2,5 microns à 575 microgramme/m3 ces derniers mois contre 400 à Pékin. Une hausse due aux industries et à l’accroissement du nombre de voitures.

Le Bangladesh irrespirable ? L’Inde est, selon l’Organisation Mondiale de la Santé le pays qui connaît le plus grand nombre de morts dues à des maladies respiratoires. A l’échelle nationale par contre, c’est au Bangladesh qu’il ne fait pas bon respirer. Le pays arrive dans le bas du classement en terme de sa qualité de l’air, selon l’ Environmental Performance Index (EPI), un groupe de recherche des universités de Yale et Columbia aux États-Unis. Dans ce classement, l’Inde arrive en 5e position derrière le Népal, la Chine et le Pakistan. Mais les études, selon les organisations, varient. Leur dénominateur commun : ce sont les pays du Moyen-Orient et en Asie du sud-est qui ont l'air le plus pollué.
La pollution en débat
14.03.2014Vendredi 14 mars, le 64' de TV5Monde recevait Frank Laval, Président de l'association "Ecologie sans frontières".
Sites les plus pollués au monde
(en anglais)