Hirak en Algérie : un mouvement inédit

Le 22 février 2019, des dizaines de milliers d'Algériens descendent spontanément dans les rues du pays pour protester contre la perspective d'un 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. A 80 ans, le vieux chef de l'État malade souhaite alors se présenter au scrutin prévu en avril. Rapidement, pourtant, il est poussé vers la sortie et l'armée reprend totalement la main, à travers son chef, le général Gaïd Salah. S'ensuit une série d'arrestations dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika et le report, à deux reprises, du scrutin présidentiel. Pourtant, les manifestations se poursuivent avec une revendication aussi simple que floue : "la fin du système". Une présidentielle largement rejetée, le 12 décembre 2019, portera au pouvoir Abdelmadjid Tebboune. Quant aux manifestations du Hirak, elles se poursuivront.
Il y a tout juste un an le peuple algérien se soulevait. Un des hymnes du Hirak, «Liberté» du rappeur Soolking a fait plus de 200 millions de vue sur YouTube. C'est le chant de contestation et d'espoir, repris en chœur par les manifestants en révolte depuis un an contre le régime. On aurait pu citer aussi « La Casa del Mouradia », inspiré de la célèbre série « La Casa de papel », qui crie le ras-le-bol de la jeunesse algérienne.