Hirak en Algérie : un mouvement inédit

Le 22 février 2019, des dizaines de milliers d'Algériens descendent spontanément dans les rues du pays pour protester contre la perspective d'un 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. A 80 ans, le vieux chef de l'État malade souhaite alors se présenter au scrutin prévu en avril. Rapidement, pourtant, il est poussé vers la sortie et l'armée reprend totalement la main, à travers son chef, le général Gaïd Salah. S'ensuit une série d'arrestations dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika et le report, à deux reprises, du scrutin présidentiel. Pourtant, les manifestations se poursuivent avec une revendication aussi simple que floue : "la fin du système". Une présidentielle largement rejetée, le 12 décembre 2019, portera au pouvoir Abdelmadjid Tebboune. Quant aux manifestations du Hirak, elles se poursuivront.
Deux proches de Bouteflika, et anciens Premiers Ministres, condamnés par la justice algérienne ce mardi 10 décembre. Ahmed Ouyahia écope de 15 ans de prison ferme et Abdelmalek Sellal de 12 ans de prison ferme. Dix-huit accusés au total étaient jugés depuis le 4 décembre pour diverses malversations liées au secteur de l'industrie automobile algérienne et au financement électoral d'Abdelaziz Bouteflika, chef de l'Etat durant 20 ans. Les anciens ministres de l'Industrie Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi écopent de 10 ans d'emprisonnement, l'ancienne préfète Nouria Yamina Zerhouni de 5 ans de prison ferme.