Hirak en Algérie : un mouvement inédit

Le 22 février 2019, des dizaines de milliers d'Algériens descendent spontanément dans les rues du pays pour protester contre la perspective d'un 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. A 80 ans, le vieux chef de l'État malade souhaite alors se présenter au scrutin prévu en avril. Rapidement, pourtant, il est poussé vers la sortie et l'armée reprend totalement la main, à travers son chef, le général Gaïd Salah. S'ensuit une série d'arrestations dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika et le report, à deux reprises, du scrutin présidentiel. Pourtant, les manifestations se poursuivent avec une revendication aussi simple que floue : "la fin du système". Une présidentielle largement rejetée, le 12 décembre 2019, portera au pouvoir Abdelmadjid Tebboune. Quant aux manifestations du Hirak, elles se poursuivront.
Alger est quadrillée par la police lundi à la suite d'appels à manifester pour le deuxième anniversaire du Hirak. Le soulèvement populaire tente de se remobiliser après un an d'interruption dû à la crise sanitaire. Des milliers de personnes ont manifesté ce mardi 16 février dans l'est de l'Algérie à Kherrata, le berceau du mouvement antirégime Hirak, pour le 2e anniversaire du mouvement populaire. Le 16 février 2019, à 300 kilomètres à l'est d'Alger, une mobilisation spontanée avait réuni des milliers d'Algériens opposés au cinquième mandat présidentiel de M. Bouteflika, rendu impotent par un AVC. Que reste-t-il aujourd'hui du mouvement? Réponse avec notre éditorialiste Slimane Zeghidour.