Hirak en Algérie : un mouvement inédit

Le 22 février 2019, des dizaines de milliers d'Algériens descendent spontanément dans les rues du pays pour protester contre la perspective d'un 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. A 80 ans, le vieux chef de l'État malade souhaite alors se présenter au scrutin prévu en avril. Rapidement, pourtant, il est poussé vers la sortie et l'armée reprend totalement la main, à travers son chef, le général Gaïd Salah. S'ensuit une série d'arrestations dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika et le report, à deux reprises, du scrutin présidentiel. Pourtant, les manifestations se poursuivent avec une revendication aussi simple que floue : "la fin du système". Une présidentielle largement rejetée, le 12 décembre 2019, portera au pouvoir Abdelmadjid Tebboune. Quant aux manifestations du Hirak, elles se poursuivront.

Deux jours après la condamnation d'Amira Bouraoui, figure de l'opposition de l'ère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a condamné cinq personnes interpellées à Tizi Ouzou, ce 23 juin, à des peines allant de six mois à un an de prison ferme. Elles auraient participé à une manifestation interdite. Des responsables d'ONG dénoncent une nouvelle étape dans la répression contre les militants du Hirak.