Baisse généralisée des pensions de retraite (dans le secteur public aussi bien que privé), réduction de plus de 25 % des dotations de l’Etat aux communes, baisse des dépenses de santé de 6,5 % et de 2,9 % dans l'éducation nationale : les sacrifices de la Grèce pour se plier aux exigences de l'Union européenne, le FMI et la BCE, en échange des prêts de "plans de sauvetage", sont colossaux. Et cette liste n'est pas exhaustive, puisque de nombreuses hausses d'impôts et prélèvements ont suivi ces baisses drastiques des financements publics. Mais cependant, et étrangement, un budget s'est vu lui, diminuer en 2010 puis ré-augmenter en 2011 : celui de la défense.

Un budget pour pays menacé militairement ?
Prêter et reprendre ?
Un élément reste troublant au sujet des dépenses grecques en armement : ceux qui prêtent le plus à la Grèce dans le cadre des plans de sauvetage européens sont les mêmes qui lui vendent le plus d'armes : la France et l'Allemagne. Alors pourquoi les demandes de restrictions budgétaires dans le cadre du prêt de 110 milliards en 2010 n'ont-elles pas concerné l'achat d'armement ? Parce que la France et l'Allemagne y auraient trop perdu ? Le rapport français 2012 sur les ventes d'armes démontre que les contrats de la France vers la Grèce, même si ils ont baissé, sont les plus importants dans l'Union européenne (cf Rapport 2012 sur les exportations d’armement au Parlement) :

Le montant des ventes d'armes de la France à la Grèce pour cette période correspond à plus d'un quart du montant de toutes les ventes de la France au sein de l'Union européenne :

Ce constat fait sourire le chercheur de l'IRIS : "Cette attitude est totalement schizophrénique, bien entendu : d'un côté l'Allemagne et la France demandent à la Grèce de baisser ses dépenses publiques pour lui prêter de l'argent, et de l'autre, elles récupèrent des milliards en ventes d'équipement militaire". Mais pourquoi donc un Etat doté d'une économie aussi faible aurait-il des budgets militaires aussi importants ? Pour l'année 2012, la comparaison entre les pays de la zone euro les plus riches en terme de PIB et la Grèce, sur les dépenses d'armement, laisse songeur (cf Rapport 2012 sur les exportations françaises d'armement).
Vieilles habitudes