Rama Yade explique que ses propos sur les élites “portaient uniquement sur l'affaire Polanski“ et pas sur la polémique autour de Jean Sarkozy
Dans un communiqué, la secrétaire d'État aux sports se dit "choquée" et dénonce l'"utilisation abusive" et l'"instrumentalisation" de ses propos par l'Agence France Presse, des propos qu'elle a tenu dans l'émission L'invité sur TV5Monde le 14 octobre. Répondant au présentateur Patrick Simonin, Rama Yade y avait dénoncé un "sentiment de coupure" entre les "élites qui se protégeraient et les petits", ce qui risquerait de "remettre en selle le Front national". En pleine polémique sur la possible nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD, ces propos avaient été interprétés comme une critique. Faux, répond aujourd'hui Rama Yade. Selon elle, ses propos ne concernaient que l'affaire Polanski et la défense du réalisateur franco-polonais par certains professionnels du cinéma et des hommes politiques - le cinéaste a été arrêté en Suisse pour une affaire de viol sur mineure. Selon la secrétaire d'État aux sports, "le titre choisi par l’AFP pour sa dépêche du 14 octobre 2009 - « Affaires Sarkozy et Mitterrand : gare à une coupure avec les élites » - laisse penser que ces propos concernaient la polémique sur l’EPAD, alors qu’ils portaient uniquement sur l’affaire Polanski." Elle se dit "profondément choquée" et met en cause l'Agence France Presse, l'accusant d'avoir écrit un texte "destiné à entretenir la polémique". Pour elle "il traduit une instrumentalisation pure et simple. La vidéo de TV5 est là pour démontrer le décalage total entre la réalité de mon propos et le commentaire de l’AFP." Rama Yade a toutefois évoqué dans l'émission L'invité la polémique autour de Jean Sarkozy, en ces termes : "Ce n'est pas encore fait. L'élection a lieu le 4 décembre. Ce sont les élus des Hauts-de-Seine qui portent la responsabilité de l'élire ou pas. Ils voteront en leur âme et conscience et ce sont eux qui devront rendre compte devant leurs électeurs". Répondant ensuite à une question de Patrick Simonin sur les possibles conséquences défavorables de cette élection, la secrétaire d'État ajoutait "On ne peut pas ignorer l'émotion qu'une série de faits d'actualité ou de politique produisent sur l'opinion publique".
“L'invité“ avec Rama Yade - émission du 14 octobre 2009
La dépêche de l'AFP
14 octobre 2009
Affaires Sarkozy et Mitterrand : gare à une "coupure" avec les "petits" (Yade) La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, a souligné mercredi, à propos des polémiques sur les ambitions de Jean Sarkozy et sur les écrits de Frédéric Mitterrand, qu'il ne fallait pas donner à l'opinion le sentiment d'"une coupure entre les élites et les petits". La controverse sur la probable accession du fils du président à la tête de l'Epad, intervenant peu après celle sur les récits de tourisme sexuel du ministre de la Culture, "interpelle dans l'opinion publique" et "on ne peut ignorer l'émotion" suscitée, a-t-elle affirmé sur TV5-Monde. "Je pense qu'il faut que nous soyons attentifs à cette opinion, il ne faut pas donner le sentiment qu'il y ait une coupure entre les élites qui se protègeraient (...) et puis les petits (...) cela risquerait de remettre en selle le Front national", a ajouté l'ancienne secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme. "Nous n'aurions pas intérêt à laisser le Front national profiter de ce contexte là pour se remettre en selle et vouloir incarner la majorité silencieuse", a-t-elle insisté. Concernant Jean Sarkozy, conseiller général des Hauts-de-Seine et candidat déclaré, à 23 ans, à la présidence de l'Etablissement public d'aménagement du quartier d'affaires de La Défense, Rama Yade a fait remarquer que "ce n'est pas encore fait, l'élection a lieu le 4 décembre". "Ce sont les élus des Hauts-de-Seine qui portent la responsabilité de l'élire ou pas, ils voteront en leur âme et conscience et ce sont eux qui devront rendre compte devant leurs électeurs", a-t-elle conclu.