Une vitrine mondiale
A quelques jours de l'évènement, rien ne doit faire tache pour ce Sommet Francophone, le 15ème du nom. La ville hôte, Dakar, a nettoyé les rues et mis des moyens exceptionnels (on parle de 1,7 milliards de Francs CFA) pour que le sommet se déroule dans des conditions de sécurité optimales. "Une rencontre d’une telle ampleur mérite qu’on offre à Dakar un visage accueillant" justifie Diéne Farba Sarr, le ministre de l’Habitat, du Cadre de vie et du Renouveau urbain. Déjà, plus de 35 chefs d’État et de gouvernement ont confirmé leur participation. "C'est un record pour un sommet de la Francophonie qui se tient dans un contexte sécuritaire très compliqué avec les crises au Sahel, la situation en Afrique et surtout Ebola" affirme de son côté Mankeur Ndiaye, le ministre sénégalais des Affaires étrangères. Ebola est effectivement une source d'inquiétude. La maladie touche deux pays francophones, la Guinée et le Mali. Trouver un malade touché par Ebola serait désastreux pour cet évènement. Aussi, pour ne pas être pris au dépourvu, le gouvernement a organisé le week-end dernier une simulation grandeur nature pour tester le dispositif sécuritaire et sanitaire mis en place.
Oui, il faut que tout se passe bien pour ce sommet, où les femmes et les jeunes seront au menu des débats. L'occasion est magnifique pour la capitale sénégalaise de se faire une publicité mondiale. Plus de 4000 personnes sont attendus dont 700 journalistes ! Et cet éclairage médiatique, les opposants au sommet souhaitent également en profiter. "L’OIF n’est plus une institution qui est là pour promouvoir la langue et la culture française, mais plutôt un instrument de la France-Afrique, qui sert à assoir la diplomatie française au niveau de l’international avec cette solidarité francophone. Il est clairement établi d’après leurs propres textes que c’est une organisation politique qui est plus pour favoriser les intérêts de l’administration française, plutôt que ceux des clubs africains" dénonce Malick Noël Seck, coordinateur du collectif "Front contre la Francophonie ".
Cependant, loin des polémiques, c'est bien la fierté qui semble dominer le cœur des Sénégalais.
Le site PressAfrik a eu la bonne idée de sonder plusieurs personnes. Ainsi, Medoune Diaw, retraité, ne fait pas mystère de sa satisfaction : "C’est positif parce que notre langue de travail c’est le français (...) je pense que ca va attirer les projecteurs sur le Sénégal et les bailleurs de fonds seront au rendez-vous. (...) Prions pour que ça se passe de la meilleure des manières et que notre pays en sorte grandi." Même tonalité ou presque pour Lamine Sagna, élève au Lycée Blaise Diagne : "Faire la promotion du Français c'est bien mais…il faut en profiter pour s’entraider économiquement". Enfin, Fatou Cissé, diplômée à la recherche d’un emploi : "Ce Sommet est l'occasion de nouer des relations bilatérales comme multilatérales.
C’est une bonne chose, un grand honneur pour le Sénégal.(...) C’est aussi l’occasion de rendre hommage à notre 2e président, Abdou Diouf"
A quelques jours de l'évènement, rien ne doit faire tache pour ce Sommet Francophone, le 15ème du nom. La ville hôte, Dakar, a nettoyé les rues et mis des moyens exceptionnels (on parle de 1,7 milliards de Francs CFA) pour que le sommet se déroule dans des conditions de sécurité optimales. "Une rencontre d’une telle ampleur mérite qu’on offre à Dakar un visage accueillant" justifie Diéne Farba Sarr, le ministre de l’Habitat, du Cadre de vie et du Renouveau urbain. Déjà, plus de 35 chefs d’État et de gouvernement ont confirmé leur participation. "C'est un record pour un sommet de la Francophonie qui se tient dans un contexte sécuritaire très compliqué avec les crises au Sahel, la situation en Afrique et surtout Ebola" affirme de son côté Mankeur Ndiaye, le ministre sénégalais des Affaires étrangères. Ebola est effectivement une source d'inquiétude. La maladie touche deux pays francophones, la Guinée et le Mali. Trouver un malade touché par Ebola serait désastreux pour cet évènement. Aussi, pour ne pas être pris au dépourvu, le gouvernement a organisé le week-end dernier une simulation grandeur nature pour tester le dispositif sécuritaire et sanitaire mis en place.
Oui, il faut que tout se passe bien pour ce sommet, où les femmes et les jeunes seront au menu des débats. L'occasion est magnifique pour la capitale sénégalaise de se faire une publicité mondiale. Plus de 4000 personnes sont attendus dont 700 journalistes ! Et cet éclairage médiatique, les opposants au sommet souhaitent également en profiter. "L’OIF n’est plus une institution qui est là pour promouvoir la langue et la culture française, mais plutôt un instrument de la France-Afrique, qui sert à assoir la diplomatie française au niveau de l’international avec cette solidarité francophone. Il est clairement établi d’après leurs propres textes que c’est une organisation politique qui est plus pour favoriser les intérêts de l’administration française, plutôt que ceux des clubs africains" dénonce Malick Noël Seck, coordinateur du collectif "Front contre la Francophonie ".
Cependant, loin des polémiques, c'est bien la fierté qui semble dominer le cœur des Sénégalais.
Le site PressAfrik a eu la bonne idée de sonder plusieurs personnes. Ainsi, Medoune Diaw, retraité, ne fait pas mystère de sa satisfaction : "C’est positif parce que notre langue de travail c’est le français (...) je pense que ca va attirer les projecteurs sur le Sénégal et les bailleurs de fonds seront au rendez-vous. (...) Prions pour que ça se passe de la meilleure des manières et que notre pays en sorte grandi." Même tonalité ou presque pour Lamine Sagna, élève au Lycée Blaise Diagne : "Faire la promotion du Français c'est bien mais…il faut en profiter pour s’entraider économiquement". Enfin, Fatou Cissé, diplômée à la recherche d’un emploi : "Ce Sommet est l'occasion de nouer des relations bilatérales comme multilatérales.
C’est une bonne chose, un grand honneur pour le Sénégal.(...) C’est aussi l’occasion de rendre hommage à notre 2e président, Abdou Diouf"

Qui pour l'après Diouf ?
Car ce 15ème sommet est aussi une affaire de cœur pour les sénégalais. Abdou Diouf, Secrétaire Général de L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ne rempilera pas après douze ans de bons et loyaux services. Celui qui fut Chef d’État du Sénégal (1981-2000) laisse indiscutablement l'Organisation dans un certain embarras. Il faut lui trouver un digne successeur disposant d'un beau carnet d'adresses. Un impeccable charisme est également souhaité. Le consensus est exigé. Pas évident. Les candidats déclarés ne semblent pas provoquer un fol enthousiasme. Un euphémisme. Une source proche de l'OIF, sous couvert d'anonymat, confie même à l'Agence France-Presse (AFP) : "Tout peut arriver, y compris une candidature de dernière minute". L' AFP précise : "Une règle non écrite veut que le secrétaire général soit issu d'un pays du Sud - certains estiment même qu'il doit rester une chasse gardée africaine - et que l'administrateur vienne du Nord".
Celui ou celle qui prendra les commandes devra affronter une situation financière délicate. Doté d'un budget annuel de 84 millions d'euros, l'OIF a vu ce dernier diminuer de 20 % cette année. La France est le premier bailleur devant le Canada et la Belgique et, crise économique oblige, les pays du Nord poussent leurs gouvernements à restreindre leurs financements. A quelques jours de l'ouverture officielle, le 29 novembre, les tractations vont bon train. "Il faut toujours discuter, échanger, trouver un compromis, il faut négocier. Ce travail de consultation se fait actuellement par des moyens diplomatiques qui va se poursuivre" a confié à l'AFP le ministre sénégalais des Affaires étrangères.
Isidore Kwanda Ngembo, politologue qui fut conseiller à la direction Afrique centrale et occidentale au ministère des Affaires étrangères et commerce international du Canada, a listé les compétences requises pour le prochain secrétaire général de l'OIF. Le 18 novembre, il écrivait "Peu importe qui va gagner cette bataille électorale pour la succession à Abdou Diouf, qui a marqué l’OIF pendant ses douze ans de règne (...)
Si les États membres de l’OIF veulent que leur Organisation soit parmi celles qui comptent dans le système multilatéral afin de veiller sur leurs intérêts, ils doivent alors désigner une ou un secrétaire général qui peut se tenir debout, sans complexe, devant les acteurs importants de la gouvernance mondiale pour donner le point de vue de l’OIF sur la marche du monde (...) où se créent suffisamment de richesses mais où le nombre de pauvres, notamment en Afrique francophone, ne cesse de croître."
Les 57 chefs d’État et de gouvernement auront à trancher "par consensus"... et à huis clos.
Car ce 15ème sommet est aussi une affaire de cœur pour les sénégalais. Abdou Diouf, Secrétaire Général de L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ne rempilera pas après douze ans de bons et loyaux services. Celui qui fut Chef d’État du Sénégal (1981-2000) laisse indiscutablement l'Organisation dans un certain embarras. Il faut lui trouver un digne successeur disposant d'un beau carnet d'adresses. Un impeccable charisme est également souhaité. Le consensus est exigé. Pas évident. Les candidats déclarés ne semblent pas provoquer un fol enthousiasme. Un euphémisme. Une source proche de l'OIF, sous couvert d'anonymat, confie même à l'Agence France-Presse (AFP) : "Tout peut arriver, y compris une candidature de dernière minute". L' AFP précise : "Une règle non écrite veut que le secrétaire général soit issu d'un pays du Sud - certains estiment même qu'il doit rester une chasse gardée africaine - et que l'administrateur vienne du Nord".
Celui ou celle qui prendra les commandes devra affronter une situation financière délicate. Doté d'un budget annuel de 84 millions d'euros, l'OIF a vu ce dernier diminuer de 20 % cette année. La France est le premier bailleur devant le Canada et la Belgique et, crise économique oblige, les pays du Nord poussent leurs gouvernements à restreindre leurs financements. A quelques jours de l'ouverture officielle, le 29 novembre, les tractations vont bon train. "Il faut toujours discuter, échanger, trouver un compromis, il faut négocier. Ce travail de consultation se fait actuellement par des moyens diplomatiques qui va se poursuivre" a confié à l'AFP le ministre sénégalais des Affaires étrangères.
Isidore Kwanda Ngembo, politologue qui fut conseiller à la direction Afrique centrale et occidentale au ministère des Affaires étrangères et commerce international du Canada, a listé les compétences requises pour le prochain secrétaire général de l'OIF. Le 18 novembre, il écrivait "Peu importe qui va gagner cette bataille électorale pour la succession à Abdou Diouf, qui a marqué l’OIF pendant ses douze ans de règne (...)
Si les États membres de l’OIF veulent que leur Organisation soit parmi celles qui comptent dans le système multilatéral afin de veiller sur leurs intérêts, ils doivent alors désigner une ou un secrétaire général qui peut se tenir debout, sans complexe, devant les acteurs importants de la gouvernance mondiale pour donner le point de vue de l’OIF sur la marche du monde (...) où se créent suffisamment de richesses mais où le nombre de pauvres, notamment en Afrique francophone, ne cesse de croître."
Les 57 chefs d’État et de gouvernement auront à trancher "par consensus"... et à huis clos.