Il s’en est fallu de peu…pour assister à un véritable massacre mardi soir au Métropolis de Montréal, la salle de spectacle où se tenait le rassemblement péquiste. Selon les dernières informations et le fil des événements reconstitué, Richard Henry Blain, un Anglophone de 62 ans, cagoulé et en robe de chambre, a essayé de pénétrer par l’entrée des artistes de la salle, armé jusqu’aux dents. Sauf qu’il a trouvé sur son chemin ce technicien de scène, Denis Blanchette, ainsi qu’un de ses collègues Dave Courage - un homme au nom prédestiné - qui, lui, a été gravement blessé. Denis Blanchette est mort sur le coup. Ces deux hommes ont donc fait barrage avec leurs corps en quelque sorte à la folie meurtrière qui s’était emparée de cet individu. Son arme se serait aussi enrayée, ce qui aurait permis à un organisateur du Parti Québécois de refermer la porte de la salle au nez de Richard Bain. Ce dernier n’a pas expliqué quelles étaient ses réelles intentions mais on se doute qu’il voulait faire de nombreuses victimes ce soir-là. Denis Blanchette, qui était père d’une fillette de 4 ans, aura droit à des funérailles officielles, à la demande de la nouvelle première ministre Pauline Marois qui lui doit, peut-être…sa vie.
Un homme dérangé mais sans histoire

Richard Henry Bain a comparu jeudi au palais de justice de Montréal. Au total, 16 chefs d’accusation ont été portés contre lui, dont meurtre prémédité de Denis Blanchette, trois tentatives de meurtre, possession de matériel incendiaire et incendie criminel. Ce contremaître retraité depuis plusieurs années vivait dans un chalet au fond des bois dans les Laurentides, à quelque 150 kilomètres au nord de Montréal. Il s’était recyclé dans des activités de pêche. Qualifié d’excentrique par ceux qui le connaissait, il citait souvent, parait-il, des passages de la Bible. On dit aussi qu’il souffre de maniaco-dépression, il a d’ailleurs été conduit à l’hôpital pour des examens dans les heures qui ont suivi son arrestation. Il était en possession de 22 armes, 2 dans ses mains lors de l’attaque, trois dans sa voiture et le reste à son domicile. Des photographes ont surpris une larme au coin de l’œil de Richard Bain alors qu’on le conduisait au palais de justice. Mais il est resté impassible durant les quelques minutes qu’a duré sa comparution.
Des lacunes dans la sécurité
Richard Henry Bain doit revenir devant la Cour le 11 octobre prochain. D’autres accusations pourraient être portées contre lui, notamment de complot contre Pauline Marois. La Sûreté du Québec, le corps policier de la province, poursuit justement son enquête. Mais beaucoup se demandent ici si les mesures de sécurité qui entouraient cette soirée de rassemblement électoral étaient adéquates. Comment est-ce qu’un individu armé a pu faire irruption jusque dans l’entrée des artistes de cette salle de spectacles sans que des policiers ne l’interpellent avant ? Pourquoi a-t-on laissé Pauline Marois remonter sur la scène alors qu’un feu faisait rage en arrière de la salle et que les policiers maîtrisaient le suspect à l’extérieur ?
Passation des pouvoirs à Québec
Pendant ce temps à Québec, on est en pleine passation des pouvoirs entre le premier ministre sortant Jean Charest et la nouvelle première ministre élue Pauline Marois. En plein changement de régime également, tant sur le plan gouvernemental qu’au sein du Parti libéral du Québec qui fait donc ses adieux à son chef Jean Charest en ce moment, alors que les prétendants au trône commencent à s’installer sur la ligne de départ pour la course à la direction qui ne saurait tarder. La nouvelle première ministre s’attelle de son côté à la formation de son gouvernement, tâche délicate mais ô combien stratégique. Elle devrait nous en dévoiler le contenu dans une dizaine de jours…