Le coup d'Etat manqué à Ankara, en juillet 2016, a déclenché une gigantesque purge dans tout le pays : des centaines de milliers de fonctionnaires révoqués, près de 160 médias et 400 organisations non gouvernementales fermées, plus de 50 000 personnes détenues - journalistes, députés d’opposition, avocats, juges, intellectuels et universitaires - et cela au mépris du respect des droits humains et des libertés élémentaires.
► Retour sur la répression d'Etat menée en Turquie depuis juillet 2016
Seize mois plus tard, où en est la Turquie ? Sylvie Brigot-Vilain est la nouvelle directrice d'Amnesty International France. Invitée de TV5MONDE, elle témoigne d'échos contrastés. Certains signes sont encourageants. La semaine dernière, la justice turque a libéré 9 défenseurs des droits humains sur les "10 d'Istanbul", dont Idil Eser, directrice d'Amnesty International Turquie. Arrêtée dans le cadre d’une enquête pour "assistance à une organisation terroriste". Elle est restée détenue 4 mois et demi à la prison de Silivri, dans la section la plus sécurisée de la prison la plus sécurisée de Turquie.
Notre Directrice d'Amnesty Turquie est libre.
— Amnesty France (@amnestyfrance) 27 octobre 2017
On continue le combat pour notre Président ! pic.twitter.com/h2FwfIEJgS
Cette embellie reste toutefois incomplète. Car le président d'Amnesty International Turquie, Taner Kiliç, lui, est toujours en détention, comme le soulignait Stefan Simanowitz pour Amnesty International :
10/10 We celebrate release of #Istanbul10 BUT #TanerKılıc & others are still in jail #FreeTaner #FreeRightsDefenders https://t.co/CSTS5Bs1ez pic.twitter.com/o2xiLIrtQ0
— Stefan Simanowitz (@StefSimanowitz) 27 octobre 2017
Aujourd'hui, 120 journalistes sont toujours incarcérés, malgré la vaste campagne lancée en février dernier par Amnesty International. Appelant à la libération de ces journalistes, l'opération"freeturkeymedia" avait pourtant rallié plus de 250 000 sympathisants.