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Ukraine : un Président pour sortir de la crise ?

Les Ukrainiens ont voté en nombre ce dimanche 25/05 pour élire un nouveau président après la chute de après la chute de Viktor Ianoukovitch.
Cependant dans l'Est du pays, l'immense majorité des bureaux de vote sont restés fermés : les insurgés ont prévenu qu'ils feraient tout empêcher le déroulement du scrutin.Le favori de cette présidentielle est un oligarque pro-occidental : Petro Porochenko. Un sondage "sortie des urnes" le donne même vainqueur au premier tour.

Une journée d'élection ( à 16 h 00 TU )

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Actualisation à 19 H 45 T.U.

AFP
Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est donné vainqueur au premier tour de la présidentielle en Ukraine avec près de 56% des voix, selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote. Il devancerait largement Ioulia Timochenko, égérie de la Révolution orange et ex-Première ministre créditée de 12,9% des voix, selon ce sondage mené par un consortium de trois instituts de sondage ukrainiens et publié au moment de la clôture des bureaux de vote.

L'homme d'affaires de 48 ans, deux fois ministre de précédents gouvernements, n'a pas attendu les résultats officiels pour détailler les premières mesures qu'il prendra en tant que chef de l'Etat : se rendre dans les régions du Donbass en proie à une insurrection armée
prorusse, "ramener la paix en Ukraine" et convoquer dès cette année des élections législatives anticipées.

AFP
Les Ukrainiens votaient nombreux dimanche, à l'exception des régions séparatistes de l'Est, pour élire un nouveau président qui aura la tâche difficile de mettre fin à l'insurrection prorusse et de pacifier les relations avec la Russie. Ce scrutin, soutenu par les Occidentaux, se déroule après six mois d'une crise politique sans précédent, marquée par la répression sanglante du mouvement pro-européen de contestation de Maïdan, le rattachement express de la Crimée à la Russie et une insurrection armée prorusse qui a éloigné l'Est russophone du reste du pays.
Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est le grand favori d'une élection qui a pour toile de fond un affrontement géopolitique entre les Occidentaux et Vladimir Poutine dont le pays fait un grand retour sur le devant de la scène internationale.
Selon les dernier sondages, M. Porochenko, 48 ans, est crédité de plus de 44% des intentions de vote devant l'ancienne égérie de la révolution orange de 2004 Ioulia Timochenko.
Le milliardaire, qui s'engage à gérer l'Ukraine comme il gère sa très prospère entreprise de fabrication de chocolats Roshen devra peut-être patienter jusqu'à un hypothétique second tour le 15 juin dont rêvent ses principaux rivaux, Ioulia Timochenko et le prorusse Serguiï Tiguipko.
"La première chose à faire, c'est d'apporter la paix à tous les citoyens ukrainiens. Et les personnes armées doivent quitter les rues des villes et des villages", a déclaré M. Porochenko après avoir voté à Kiev.
Votant dans sa ville natale Dnipropetrovsk, l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko a répété son credo : "un référendum sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan pour rétablir la paix en Ukraine".
- Longues files d'attente -
Plus de 36 millions d'électeurs sont appelés aux urnes et à 15H00 locales (12H00 GMT), plus de 40% des électeurs avaient voté, cinq heures avant la fermeture des bureaux, selon la commission électorale centrale.
"J'espère que cette élection ramènera enfin la paix en Ukraine", résumait Oleg, un homme d'affaires de 38 ans à Lviv, à 80 km de la Pologne.
Une enseignante de 31 ans, Irina Myssak, attend du président élu qu'il "conduise l'Ukraine à l'Otan et à l'Union européenne". "Et je ne veux plus jamais voir ce qui se déroule dans l'Est", ajoute-t-elle faisant allusion à l'insurrection armée prorusse qui a gagné les régions frontalières de la Russie, théâtre de combats avec l'armée ukrainienne qui ont fait plus de 150 morts depuis le 13 avril.
A Kiev les électeurs patientaient dans de longues files mais dans l'Est séparatiste où les insurgés ont averti qu'ils empêcheraient le déroulement du scrutin, l'immense majorité des bureaux de vote est restée fermée.
Dans le bastion rebelle de Donetsk, aucun bureau de vote n'a ouvert et les rues de la ville étaient désertes. Dans la région, le taux de participation atteignait 9,11% à cinq heures de la fermeture des bureaux de vote.
"L'Ukraine est maintenant un autre pays, donc je ne vois pas pourquoi nous devrions prendre part à cette élection", a déclaré à l'AFP Elisaveta, dans le centre-ville de Donetsk. "Peu importe le résultat, cela ne nous concerne plus aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
- Recrudescence de violences dans l'Est -
Dans l'après-midi, environ 2.000 personnes ont affiché leur soutien aux séparatistes dans le centre de Donetsk, gardées par des hommes armés en tenue de camouflage et portant des cagoules.
"Vous êtes nos héros", lançait la foule. "Pas de prisonniers, tuez les !"
Cependant aucun combat entre insurgés et soldats ukrainiens n'a été reporté durant le scrutin.
Le scrutin avait peu de chances de se dérouler entre la peur des électeurs d'aller voter, les commissions électorales locales sous le contrôle des séparatistes ou tout simplement en raison de l'absence d'urnes et de bulletins dans certains bureaux de vote.
Dans un apparent geste d'apaisement le président russe Vladimir Poutine a annoncé vendredi qu'il respecterait le "choix du peuple ukrainien".
Son Premier ministre Dmitri Medvedev s'est rendu en Crimée, rattachée à la Russie en mars, un déplacement dénoncé par Kiev comme une "provocation délibérée" le jour du scrutin.
La fin de la campagne a été marquée par la recrudescence de combats sur le "front de l'Est", dans la région de Donetsk où 26 personnes, en majorité des soldats ukrainiens, ont péri dans des combats entre séparatistes et forces loyales à Kiev.
Dans la ville de Slaviansk, bastion des insurgés armés prorusses qui connaît des combats quotidiens, un membre des forces spéciales du ministère ukrainien de l'Intérieur a été tué et deux ont été blessés samedi.
Toujours à Slaviansk, un photographe italien et un défenseur russe des droits de l'Homme ont été tués par des tirs d'obus. Il s'agit du premier journaliste à trouver la mort dans l'Est depuis le début des combats en avril