11 novembre : hommage aux 549 morts pour la France en opérations extérieures

Après la traditionnelle cérémonie du 11 novembre, le président Emmanuel Macron a rendu hommage aux 549 soldats morts pour la France en opérations extérieures, en inaugurant un monument. Où sont morts ces femmes et ces hommes ? 

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monument soldats français "morts pour la France", en opérations extérieures depuis 1963
Le président français inaugure un monument rendant hommage aux soldats français "morts pour la France", en opérations extérieures depuis 1963. 
©Johanna Geron/Pool via AP
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Depuis la fin du conflit en Algérie en 1962, l'armée française est intervenue sur 17 théâtres d’opération, au Liban, en Afghanistan, en ex-Yougoslavie et en Afrique.

Les premières victimes sont enregistrées au Tchad, où la France envoie des troupes dès 1969. Depuis, 549 militaires sont tombés, dont deux femmes : Anita Mignot, décédée en 2004 au Kosovo et Laurence Briançon-Forest, qui a trouvé la mort en 2007 lors d'un accident d'avion dans le Sinaï, en Égypte. 

Le 2 novembre, le brigadier Ronan Pointeau est tombé au Mali, ce qui porte à 22 le nombre de militaires français morts dans ce pays.

Les répertorier est un travail titanesque et la première base de données sur les soldats décédés dans ces interventions a été établie par le ministère des Armées en 2012.

Où sont morts les soldats français en opérations extérieures ? 

Morts pour la France en opérations extérieures
  • Liban : 141 morts entre 1978 et 2019 (dont 58 lors de l'attentat du Drakkar à Beyrouth le 23 octobre 1983)
  • Afrique : 219 morts 
- Tchad : 129 morts (1969 et 2013)

- Côte d'Ivoire : 22 (2003-2007)
- Mali : 21 (2013-2018)
- République Centrafricaine : 12 (1981-2017)
- Zaïre : 11 (entre le 13 et le 27 mai 1978)
- Egypte : 9 (1 en 1973 et 2007)
- Gabon : 9 (2007 - 2009)
- Somalie : 3 (1993)
- Congo : 2 (1997 et 1999)
- Rwanda : 1 (1994)

  • Afghanistan : 85 morts de 2004 à 2012.
  • ex-Yougoslavie : 78  morts de 1995 à 2009.

Un monument, lieu de mémoire

Aucun monument n'était encore consacré aux morts pour la France en "Opex". Celui qui a été inauguré ce 11 novembre 2019 par le président Emmanuel Macron deviendra le 10ème haut lieu de mémoire nationale. 

Le ministère des Armées, poussé par les associations d’anciens combattants, plaidait depuis de nombreuses années pour sa construction. Initié en 2011 sous Nicolas Sarkozy, il aura mis huit ans à sortir de terre. La première pierre a été posée par François Hollande au printemps 2012.

La sculpture en bronze représentant six soldats - cinq hommes une femme - se trouve dans le parc André Citroën dans le XVème arrondissement de Paris. 

Elle a été érigée, très symboliquement, au centre du jardin dédié à la mémoire du sous-lieutenant Eugénie Malika Djendi, opératrice radio parachutée par les Services spéciaux d’Alger, résistante, déportée et exécutée à Ravensbrück le 18 janvier 1945.

7000 soldats français engagés à l'extérieur

Aujourd'hui, environ 7000 militaires sont déployés en opérations extérieures (OPEX) dont 4500 militaires dans le cadre de l'opération Barkhane au Sahel (en Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) et un millier engagé au sein de Chammal pour la lutte contre Daech en Irak et en Syrie.

Les forces armées françaises sont présentes dans le cadre d’autres missions à l’étranger. La France maintient un effectif de 700 hommes au Liban sous le mandat de l’ONU (Finul) et de 300 autres en Estonie sous le mandat de l’Otan.