11-Septembre : le cours des événements, minute par minute

Les attentats du 11 septembre 2001, revendiqués par Oussama Ben Laden, leader du groupe terroriste Al-Qaïda, ont fait près de 3 000 morts et plus de 6 000 blessés. Vingt-et-un ans après, retour sur une journée qui a marqué les esprits et a changé le cours du monde.

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11 septembre 2001
Les tours jumelles du World Trade Center brûlent, derrière l'Empire State Building, à New York, le 11 septembre 2001. 
AP Photo/Marty Lederhandler
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Ce mardi 11 septembre 2001, à New-York, le ciel est bleu. Comme d’habitude, en début de matinée, des milliers d’employés défilent dans les rues bondées du quartier de Manhattan, pour rejoindre leurs bureaux. 

La tour nord du World Trade Center est touchée

À 8h46, un bruit vient briser l'ambiance qui se dégage des rues. Celui du moteur d’un avion. Les New-yorkais lèvent la tête et ont à peine le temps d'apercevoir un Boeing 767 de la compagnie American Airlines, s’écraser contre la tour nord du World Trade Center, entre les 93e et 99e étages. 

Dans la tour, trois cages d'escalier d'urgence sont sectionnées, emprisonnant des centaines de personnes. Des flammes jaillissent de l’immeuble.

À bord de l’avion, il y avait 81 passagers et 11 membres d’équipage. Parmi eux, cinq terroristes. Quelques minutes plus tôt, l’Egyptien Mohammed Atta, présenté comme le coordonnateur du détournement, était aux commandes.

Avant l’impact, une hôtesse joint sa compagnie aérienne et donne des informations qui vont s'avérer cruciales. Le terroriste, lui, essaye de faire une annonce, mais se trompe du bouton. C’est en réalité aux contrôleurs aériens de Boston qu’il s’adresse : "Nous détenons des avions. Restez juste calmes et tout ira bien pour vous. Nous retournons à l’aéroport", déclare-t-il.

Au même moment, à un peu plus de 1500 km de là, en Floride, le président des États-Unis, George W. Bush, est en visite, dans une école élémentaire de la ville de Sarasota. Il y rencontre les élèves de l’école Emma E. Booker.

Juste avant son intervention sur l’éducation et la politique mise en place par le gouvernement pour aider les élèves défavorisés, son chef de cabinet lui indique qu’un "petit avion bimoteur" a percuté la tour Nord. Ils supposent qu’il ne s’agit que d’un accident.

Bush Emma E Booker
Le chef de cabinet de la Maison Blanche, Andrew Card, chuchote à l'oreille du président George W. Bush. Il lui annonce qu'un avion s'est écrasé sur une tour du World Trade Center, le 11 septembre 2001. 
AP Photo/Doug Mills

Manhattan pris de panique 

À Manhattan, les New-yorkais, d’abord sidérés par ce qu’ils viennent de voir, prennent conscience des dégâts. Le quartier entre dans un état de panique. Les appels téléphoniques se multiplient, les sirènes de pompiers tournent de façon continue et des cris se font entendre. De nombreux passants s’amassent à proximité de la tour. 

À 8h51, un contrôleur aérien de New York se rend compte que le vol 175 a, lui aussi, été détourné. Les terroristes ont tué le pilote et le copilote, avant de prendre possession des commandes et de changer la direction du vol. Le contrôleur aérien tente de contacter les pilotes puis alerte le New York Center, sans y parvenir. L’avion descend de plus en plus vite. Il prend la direction de New York.

Après avoir, dans un premier temps, ordonné aux travailleurs de la tour sud  d'y rester, les autorités donnent l'ordre d’évacuer les deux tours jumelles.

La deuxième tour du World Trade Center est percutée

À 9h03, dans le ciel, le Boeing 767, correspondant au vol 175, de la compagnie United Airlines, fonce tout droit vers la deuxième tour du World Trade Center. Le vol transportant 56 passagers et 9 membres d’équipage percute la tour Sud, à 950 km/h, entre les 77e et 85e étages.

À l’école élémentaire Emma E. Booker, Andrew Card, le chef de cabinet, prévient une nouvelle fois le 43e président des États-Unis : "Un nouvel avion a frappé la deuxième tour. L’Amérique est attaquée", lui chuchote-t-il, à l'oreille.

George W. Bush reste de marbre et écoute les enfants lire, jusqu'au bout. Il les remercie et les félicite, avant de quitter la salle de classe. 

Dans le quartier de Manhattan, un peu plus de 10 minutes plus tard, les tours jumelles prennent feu. D’épais nuages de fumée et de poussière se forment. Les secours affluent, massivement, à proximité des lieux et tentent d’évacuer les employés.

Coincées dans les tours, de nombreuses personnes appellent les services d’urgence et leurs proches, afin de comprendre ce qui se passe. Beaucoup suffoquent. Devant les yeux ébahis des passants, des travailleurs des tours du World Trade Center sautent par les fenêtres du bâtiment. Un acte de désespoir et de résignation, pour échapper aux flammes.

The Falling man
Une personne tombe de la tour nord du World Trade Center, à New York, le mardi 11 septembre 2001, après que des terroristes ont percuté les deux tours du World Trade Center avec des avions de ligne. 
AP Photo/Richard Drew

George W. Bush décide de prendre la parole, depuis la Floride, sous les applaudissements des élèves qu’il est venu rencontrer : "Aujourd’hui, nous avons vécu une tragédie nationale. Deux avions se sont écrasés dans le World Trace Center, dans ce qui semble être une attaque terroriste, contre notre pays".

Le Pentagone, frappé à son tour

À 9h37, un Boeing 757, de la compagnie American Airlines, transportant 65 personnes, s’écrase contre la façade ouest du Pentagone, près de Washington. Le bâtiment abrite le département de la Défense. 
Face à ce troisième détournement, les autorités de l'aviation civile ferment l'espace aérien américain et ordonnent à tous les avions en vol d'atterrir sur l'aéroport le plus proche.

Pentagone
Un hélicoptère survole le Pentagone, alors que de la fumée s'élève au-dessus du bâtiment, le 11 septembre 2001. Un Boeing 757 a été détourné par des terroristes et s'est écrasé sur le bâtiment. 
AP Photo/Heesoon Yim

Quelques minutes plus tard, les passagers du vol 93, parti de Newark, dans le New Jersey, sont informés des événements de Manhattan, par téléphone. Quatre terroristes à bord de leur avion sont en train de détourner leur vol. Les passagers élaborent un plan et tentent de reprendre les commandes de l’avion.

Un quatrième avion s'écrase et les tours s'effondrent

À 9h59, près d'une heure après avoir été heurtée par le second avion, la tour sud s’effondre. Les nuages de cendres et de poussières, formés plus tôt, s’abattent sur la face sud de Manhattan.

À 10h03, le vol 93 s’écrase, prématurément, au sol, en Pennsylvanie, tuant les 44 personnes à bord. Les passagers auraient réussi à maîtriser deux des terroristes, l'un d'eux, présent dans le cockpit, a choisi d'écraser prématurément le Boeing, afin d'empêcher les passagers d'en reprendre le contrôle.

À 10h28, la tour nord du World Trade Center imite sa jumelle, et s’effondre. Un deuxième nuage de poussière recouvre Manhattan. Les New-yorkais présents sur place en ressortent blancs, couverts de cendres.

Pour plus d'informations, voir : 11-Septembre ; une survivante se bat toujours pour aider les victimes des fumées toxiques

Trente minutes plus tard, le maire de New-York demande l’évacuation des rues de Manhattan. Les passants s’exécutent et fuient, par milliers. 

George W. Bush, à bord d’Air Force One, atterrit, vers midi, à Offutt. Cette base de l'United States Air Force, se situe dans le Nebraska. Il y décide de placer les forces armées américaines en état d’alerte maximale. Dans la foulée, le maire de Washington place la ville en état d’urgence. 

Dans l’après-midi, à 17h25, le bâtiment 7 du World Trade Center, situé à proximité des deux tours jumelles, s’effondre, lui aussi, après avoir brûlé pendant des heures. Il abritait notamment le PC de crise de la mairie de New York. 

Le début d'une longue traque

Après avoir atterri à la Maison Blanche, à 18h54, George W. Bush s’adresse à la nation. À 20h30, il déclare que les citoyens, le "mode de vie" américain et "la liberté" ont été attaqués. Il ajoute : "aucune distinction ne sera faite entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les hébergent". 

Les regards se tournent vers l'Afghanistan et Oussama Ben Laden. Le leader d'Al-Qaïda est soupçonné d’être à l’origine de ces attentats. Il a déjà affirmé, par le passé, qu’il frapperait le pays "pour se débarrasser du démon américain". Les États-Unis demanderont aux talibans de le leur livrer. Face au refus de ces derniers, George W. Bush décide de lancer une intervention internationale, en Afghanistan, afin de capturer le saoudien.

Ben Laden
Le leader d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, s'adresse à un groupe de journalistes, dans le sud de l'Afghanistan, le 24 décembre 1998.
AP Photo/Rahimullah Yousafzai

C'est le 2 mai 2011, après des années de traque, qu'Oussama ben Laden sera retrouvé, au Pakistan, et tué par des forces spéciales américaines. À 5h30, lors d’une allocution solennelle depuis la Maison-Blanche, Barack Obama, 44e président des États-Unis, annoncera : "Justice est faite. Oussama Ben Laden a été tué".

Pour plus d'informations, lire : Ben Laden, le chef terroriste d'Al Qaïda est mort

Le bilan

Au total, Près de 3000 personnes ont perdu la vie lors des attentats du 11 septembre 2001 et 6200 ont, elles, été blessées. Parmi les victimes figurent environ 500 pompiers et membres des secours qui sont intervenus, pour la plupart à New York. De nombreux Américains souffrent, depuis, de nombreuses séquelles, telles que des cancers, liés à la respiration de poussières toxiques. Ces attentats sont les plus meurtriers que le monde ait connu.

Pour plus d'informations, voir aussi : 11-septembre : survivre à l'enfer des tours du World Trade Center