Le 13 novembre 2015, au moment où les rafales de tirs ont démarré, Laurent, batteur, se trouvait au Bataclan. Le musicien a pu en réchapper mais les séquelles demeurent. Autant physiques que psychologiques. Témoignage.
C'est une histoire compliquée à porter… Et à raconter, même à visage couvert. C'est un sujet tellement délicat.
Le 13 novembre 2015 au Bataclan, Laurent échappe au pire. Il est touché au bras, à bout portant. Six opérations et de longs mois de convalescence lui ont permis d'en récupérer en partie l'usage. Le syndrome de stress post-traumatique fait partie de sa longue convalescence.
Laurent a subi des greffes d'os, de muscles et de tissus et six mois de rééducation, pour réapprendre les gestes simples. Une chirurgie réparatrice complexe, doit être menée par le Docteur Cambon-Binder. Il y a trois ans, au lendemain des attaques, elle soignait les victimes.
Aujourd'hui, avec Laurent, elle prépare ce qui pourrait être la dernière intervention sur son bras. Il doit choisir entre récupérer la mobilité de son pouce ou celle de son poignet.
Une opération cruciale pour ce batteur. Même s'il ne récupérera jamais complétement ses capacités. Désormais il apprend à gérer son traumatisme. Un travail qui lui permet de retourner au Bataclan. Et d'honorer la mémoire des 90 victimes.
UNE CHIRURGIE POUR PARER AU PIRE Lors des événements du 13 novembre 2015, les urgences hospitalières et notamment les chirurgiens orthopédiques, ont du faire face à l'afflux de personnes victimes de blessures de type "ballistique", c'est à dire blessées par balle ou par des éclats lors d'une explosion. La Société française de chirurgie orthopédique et de traumatisme, est née au sortir de la Première Guerre mondiale justement pour répondre au besoin de soigner ces blessures dites "de guerre". 100 ans plus tard, réunie en Congrès mi-novembre, la SOFCOT aborde à nouveau ces thématiques de gestion de catastrophe dans un contexte de médecine civile, en s'inspirant des méthodes de la médecine militaire comme le triage des patients ou le "damage control", c'est à dire une chirurgie initiale qui va à l'essentiel. La réflexion de ces chirurgiens se porte aussi sur l'accompagnement des patients, victimes du stress post-traumatique, sur le long terme.