Fil d'Ariane
1er novembre, jour de la Toussaint chez les chrétiens, c'est à dire de tous les saints. L'usage veut que ce jour-là, les proches du défunt se rendent sur la tombe et apportent quelques fleurs pour signer leur souvenir. En réalité, cet hommage fleuri concernerait plutôt le jour des défunts, la fête chrétienne des morts, le lendemain, le 2 novembre. Mais la coutume commande de se rendre sur la tombe le 1er novembre.
Quelque soit la religion, il apparaît que la mort "n’est pas la fin ultime de la destinée de l’homme. La mort est transition, passage vers un autre état, vers un autre monde, vers un autre mode de vie. Jamais la mort n’est acceptée, elle est toujours scandale, aussi, précisément, le rôle des religions est de donner du sens à l’insensé part excellence " écrit Christian Bernard, de l'Institut Géopolitique et Culturel Jacques Cartier.
"Partir c'est mourir un peu... mais mourir, c'est partir beaucoup !"
Alphonse Allais
La peur des morts existe, elle se traduit par le respect de rituels teintés de superstitions préjudiciable à la santé mentale de bon nombre de gens, à leur libre arbitre et à leurs économies. (...) L’être humain a besoin de rituel pour exorciser la mort et confirmer son appartenance à une identité culturelle. Mais il y a des limites qui lorsqu’elles sont dépassées sont préjudiciables à toute la société. En particulier, les dépenses funéraires ne devraient en aucun cas prendre le pas sur les frais de santé et d’éducation, cela n’est hélas pas toujours le cas."
La Toussaint, c'est la fête de tous les saints et le lendemain, celle des morts, quand les vivants fleurissent leurs tombes.
Chaque année en France 550 000 funérailles sont célébrées. Dans la majorité des cas, c'est l'inhumation qui est choisie. Le secteur des pompes funèbres pèse 2 milliards et demi d'euros aujourd'hui en France et, à la Toussaint, les fleuristes se frottent les mains. Il se vend chaque année en France 23 millions de pots de chrysantèmes, une fleur qui symbolise la lumière quand l'automne s'installe. Mais à la Toussaint, fête religieuse chrétienne, il n'y a pas que les fleuristes à la fête.
En Pologne, nombre de commercants n'hésitent pas à s'installer aux abords des cimetières pour vendre leur camelote.
Popcorn, barbe à papa, boissons gazeuses, parfums, chaussettes, saucisses grillées... L'afflux des personnes en ce jour particulier est une aubaine particulièrement lucrative. Au cimetière de Brodno, cette curieuse association receuillement/commerce bat son plein le 1er novembre. Il s'agit d'un des plus grands cimetières d'Europe. Plus d'un million de personnes y reposent. Pendant le week-end de la Toussaint, il y a un temps pour la prière, un autre pour les affaires ! En moyenne, chaque vendeur peut espérer ainsi récolter environ 70 euros durant ces jours véritablement bénis.
La mort est un événement positif pour un hindou. L’esprit est séparé du corps, qui n’est qu’une enveloppe matérielle temporaire. Selon le Bhagavad-Gîtâ, ce grand poème philosophique et religieux de l'Inde, qui signifie "le Chant du Bienheureux", "L’âme incarnée rejette les vieux corps et en revêt de nouveaux, comme un homme échange un vêtement usé contre un neuf . Car certaine la mort pour celui qui est né, et certaine la naissance pour qui est mort ". La crémation doit avoir lieu le plus tôt possible. Elle a lieu en l'honneur d'Agni, le dieu du feu. Elle ne concerne que les adultes. Les
lépreux, les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans sont purs et n’ont pas besoin du feu salvateur. Ils sont inhumés ou jetés directement à la rivière.
En 1829, le colonisateur britannique a interdit la pratique de la sati. Elle obligeait la veuve à se sacrifier sur l'autel funéraire de son époux.
La cérémonie qui commence obéit à un protocole immuable : l'arrivée du corps, l'installation du bûcher, la mise en place du cadavre, l'allumage du foyer. Ce sont des intouchables, situés au plus bas de l’échelle sociale, qui s’occupent du cérémonial, avec au préalable l'immersion du corps dans le gange puis qui allument le bûcher.
En Inde, chose curieuse, aucune loi n'encadre les incinérations. Chacun est donc libre de brûler n'importe où le corps de son parent. Pourquoi le feu ? Il permet de libérer l’âme du corps afin que celle-ci passe plus facilement dans l’autre monde. Mais l'incinération reste coûteuse. Au moins 400 kilos de bois sont nécessaires pour assurer la combustion complète d'un corps. Mais iL existe désormais des pains de bouse pour les bûchers funéraires. Pas de réticences de la part des familles à utiliser les excréments bovins.
Ils sont considérés comme des porte-bonheur.
Les arbres respirent.
Il y avait 340 000 centenaires dans le monde en 2012 ; ils seront 1 million en 2020 et 17 millions en 2098.