Fil d'Ariane
Comme en 1968, la jeunesse américaine est en colère. Et comme en 1968, une "King" la galvanise, micro en main. Nous sommes le samedi 24 mars 2018 à Washington.
Je fais un rêve dans lequel trop c'est trop. Il ne devrait pas y avoir d'armes dans ce monde. Point barre.
Yolanda Renee King, petite-fille de Martin Luther King
L'esprit de Martin Luther King plane sur ce rassemblement étudiant, organisé dans la foulée de la fusillade de Park-land. Le pasteur d'Atlanta reste une référence pour l'Amérique contestataire. Son credo de "non-violence" aussi.
Mais son premier combat - la cause des Noirs aux Etats-Unis - n'est toujours pas gagné.
En 1968, Tommie Smith et John Carlos montent sur le podium des JO de Mexico, le poing levé, pour protester contre le sort fait à leur communauté. Un geste dont s'inspire, 50 ans plus tard, le footballeur Colin Kaepernick, genou à terre, pendant l'hymne national, en août 2016. Il veut dénoncer les violences policières contre les Afro-Américains, comme le mouvement "Black Lives Matter", très actif depuis 2013.
Car les chiffres le prouvent : les Noirs restent surreprésentés parmi les victimes de bavures policières.
John Lewis est une figure historique du mouvement des droits civique aux Etats Unis
Il est actuellement le seul membre du Congrès américain, à avoir connu Martin Luther King.
50 ans après, il y a encore du travail car il y a des forces en Amérique, dans notre société au sens large, qui veulent nous ramener à une autre époque, et à un autre monde. Et il faut le répéter : nous avons beaucoup avancé, nous ne reviendrons pas en arrière.
John Lewis, Élu démocrate, ancien proche de Martin Luther King
Les discriminations persistent : les Noirs sont plus touchés par le chômage, plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté, que les Blancs, aux Etats-Unis.
Des progrès ont été faits, bien sûr, notamment en matière d'éducation.
Et la première puissance mondiale a eu un Président noir, Barack Obama, pour qui l'héritage de King s'est incarné dans toutes les sphères de la société américaine, comme il l'aurait voulu.
Barack Obama avait fait le pari de construire une société post-raciale, aux Etats Unis.
Il a échoué. Le rêve de Martin Luther King reste inachevé mais l'héritage du pasteur baptiste lui, est bien vivant.