Fil d'Ariane
Parvenir in extremis a un accord, évitant ainsi le tant redouté "no deal" a sonné comme un soulagement. Sur son compte Twitter, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'illustre les pouces en l'air :
The deal is done. pic.twitter.com/zzhvxOSeWz
— Boris Johnson (@BorisJohnson) December 24, 2020
"Nous avons conclu le plus grand accord commercial jusqu'à présent, pour 660 milliards de livres (733 milliards d'euros) par an", un "accord de libre-échange complet à la canadienne entre le Royaume-Uni et l'Union européenne", "sans droits de douane, sans quotas", s'est félicité Boris Johnson lors d'une conférence de presse.
"Je le dis directement à nos amis et partenaires de l'UE: je pense que cet accord signifie une nouvelle stabilité et une nouvelle certitude dans ce qui était une relation parfois acrimonieuse et difficile" pendant près d'un demi-siècle au sein du bloc européen, a déclaré le chef du gouvernement conservateur, qui avait ardemment fait campagne pour le Brexit lors de la campagne de 2016, remportée à 52% par le camp du "Leave".
"Nous serons votre ami, votre allié, votre soutien et ne l'oublions pas, votre premier marché parce que, même si nous avons quitté l'UE, ce pays reste culturellement, émotionnellement, historiquement, stratégiquement et géopolitiquement attaché à l'Europe", a-t-il poursuivi.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré lors d'une conférence de presse que l'accord commercial conclu entre Londres et l'UE est un "bon accord, équilibré" et "juste" pour chaque partie. Le Royaume-Uni restera "un partenaire digne de confiance" de l'UE, a assuré Mme von der Leyen, ajoutant que l'accord "nous permettra de nous assurer que nous pouvons finalement laisser le Brexit derrière nous", a-t-elle ajouté.
Bruxelles "sera aux côtés" des pêcheurs des Etats membres affectés par la nouvelle répartition des quotas et zones de pêche entre le Royaume-Uni et l'Union européenne dans l'accord commercial post-Brexit, a assuré jeudi le négociateur européen Michel Barnier.
L'accord assure "une base d'accès réciproque aux eaux et ressources, avec une nouvelle répartition des quotas et opportunités de pêche (...) Cet accord demandera des efforts, je le sais, mais l'UE sera présente aux côtés des pêcheurs européens pour les accompagner, c'est notre engagement", a-t-il promis lors d'une conférence de presse.
La première ministre écossaise Nicola Sturgeon (indépendantiste) a estimé jeudi qu'il était temps pour la province britannique de devenir une "nation européenne indépendante", après la conclusion d'un accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
"Le Brexit arrive contre la volonté du peuple d’Ecosse", qui a voté à 62% contre la sortie de l'UE, a tweeté Nicola Sturgeon, soulignant qu'"aucun accord ne pourra jamais compenser ce que le Brexit nous enlève". "Il est temps de tracer notre propre avenir en tant que nation européenne indépendante", a-t-elle affirmé, alors que Londres refuse à l'Ecosse un nouveau référendum sur l'indépendance.
Les anciens Premiers ministres britanniques Theresa May et David Cameron, qui avaient joué un rôle dans le Brexit au Royaume-Uni, ont salué jeudi un accord commercial "vraiment bienvenu" entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
"L'accord commercial est vraiment bienvenu", constituant "une étape indispensable pour construire une nouvelle relation avec l'UE comme amis, voisins et partenaires", a tweeté David Cameron, qui avait convoqué le référendum sur le Brexit en 2016.
It's good to end a difficult year with some positive news. Trade deal is very welcome - and a vital step in building a new relationship with the EU as friends, neighbours and partners. Many congratulations to the UK negotiating team.
— David Cameron (@David_Cameron) December 24, 2020
Theresa May, qui lui avait succédé et avait démissionné faute d'avoir fait adopter par le Parlement l'accord de sortie qu'elle avait négocié avec les Européens, a de son côté souligné que l'accord apportait "de la confiance aux entreprises" et contribuait à "maintenir le flux des échanges".
La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "confiante" dans le fait que l'accord obtenu jeudi à l'arrachée entre l'Union européenne et le Royaume-Uni sur leur future relation commerciale constituait "un bon résultat".
"Je suis très confiante dans le fait que nous avons ici un bon résultat", a affirmé la dirigeante dans un bref communiqué. "Avec cet accord, nous jetons les bases d'un nouveau chapitre dans nos relations. Le Royaume-Uni continuera d'être un partenaire important pour l'Allemagne et pour l'Union européenne en dehors de l'Union européenne".
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, a souligné que l'Allemagne qui assure jusqu'à la fin du mois la présidence semestrielle de l'Union européenne voulait "tout faire" pour qu'une ratification intervienne avant le 1er janvier 2021.
"Ce sera un grand défi et nécessitera beaucoup de flexibilité de la part de toutes les parties. Toutefois, je suis convaincu que cela peut être réalisé", a-t-il affirmé dans un communiqué.
Emmanuel Macron a rapidement réagi sur Twitter :
L’unité et la fermeté européennes ont payé. L’accord avec le Royaume-Uni est essentiel pour protéger nos citoyens, nos pêcheurs, nos producteurs. Nous nous assurerons que c’est bien le cas. L’Europe avance et peut regarder vers l’avenir, unie, souveraine et forte.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 24, 2020
Le président français, qui depuis le début a fait pression pour le maintien d'une ligne dure en particulier sur la pêche, a également remercié le négociateur européen Michel Barnier pour sa "ténacité". "Merci Michel Barnier pour votre ténacité et votre engagement à défendre les intérêts des Européens et leur unité. Grâce à vous et Ursula Von der Leyen, la solidarité européenne a montré sa force", a tweeté Emmanuel Macron.