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"On accuse Loup Bureau d'être un terroriste ", Martin Pradel avocat du journaliste français

Après l'appel du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à libérer les journalistes en Turquie, c'est le ministre français Jean-Yves Le Drian qui se rend sur place pour plaider la cause de Loup Bureau. Le journaliste français est détenu depuis 51 jours dans le pays. Son avocat Martin Pradel appelle à sa libération sur TV5MONDE. 

"On accuse Loup Bureau d'être un terroriste ", explique son avocat Martin Pradel sur le plateau de TV5MONDE, ce jeudi 14 septembre. "L'acte d'accusation détaille quel a été son travail pour la réalisation d'un reportage qui a été diffusé sur votre antenne (TV5MONDE en 2013, ndlr). Il a tendu un micro à des hommes et des femmes. Il s'est renseigné sur une situation. On le lui reproche", poursuit Maître Pradel.  

> A relire : "Turquie,  le journaliste français Loup Bureau, toujours détenu par les autorités"
 

Ce reportage est un acte terorriste en tant que tel ce qui fait de lui le membre d'une organisation terrorriste armée.

Martin Pradel, l'avocat de Loup Bureau.

"Au final, on ne retient que ce reportage, souligne l'avocat. Ce qui paraît aberrant, ce reportage est un acte terorriste en tant que tel ce qui fait de lui le membre d'une organisation terrorriste armée." Alors qu'il ne faisait que son métier de journaliste. 

Le soutien de la France

Le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, se rend en Turquie pour appeler à la libération du journaliste. "Cette visite est essentielle parce qu'il y a des convictions qui passent certainement beaucoup mieux les yeux dans les yeux. Il faut que le ministre délivre le message de la France : un journaliste ne peut pas être assimilé de manière automatique à un terroriste.

Le confrère de Maître Pradel en Turquie, est en contact régulier avec Loup Bureau. "On ne se figure pas ce qu'est l'isolement de Loup Bureau, explique Martin Pradel. Il est dans une pièce de 6m2. (...) Il est seul toute la journée, il a droit à quelques minutes de promenade tous les jours (...) Il ne voit aucun autre détenu. Il a la seule visite de son avocat, le seul contact bienveillant. Pour le reste, il a le droit à 4 minutes tous les 15 jours de contact téléphonique avec sa famille. (...) C'est un homme en souffrance, il se sait innocent et il ne comprend pas les raisons pour lesquelles il est poursuivi. Son moral s'en ressent.

Mais son avocat insiste sur le fait qu'il sait qu'il bénéficie de soutiens en France et de la part du gouvernement de son pays. 
 

> A relire : l'appel de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.