En France, sous la pression politique et médiatique, l'Elysée a finalement lancé une procédure de licenciement contre Alexandre Benalla. Beaucoup de questions sans réponses. Le gouvernement français et le président Macron étaient-ils au courant de l'affaire ? Ont-ils protégé Alexandre Benalla ? L'Assemblée nationale a mis en place une commission d'enquête.
Les trois policiers suspendus pour avoir transmis des images de vidéo-surveillance à Alexandre Benalla ont été placés en garde à vue ce samedi 21 juillet matin, pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel", a annoncé le parquet de Paris.
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, sera auditionné lundi à 10h par la commission des Lois de l'Assemblée nationale dotée des pouvoirs d'enquête, a annoncé samedi sa présidente Yaël Braun-Pivet (LREM).
La garde à vue d'Alexandre Benalla a été prolongée ce samedi matin pour une durée pouvant atteindre 24 heures, a indiqué le parquet de Paris. Il en est de même pour Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LERM qui se trouvait avec Alexandre Benalla le 1er mai et qui a "outrepassé son autorisation" a précisé le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit.
Alexandre Benalla s'est présenté ce vendredi 20 juillet au matin à la police judiciaire où il a été placé en garde à vue. Les ennuis se succèdent pour le collaborateur d'Emmanuel Macron. Ce même jour, l'Elysée, son employeur, a décidé de se débarrasser rapidement du chargé de mission. La Présidence a engagé une procédure de licenciement.
Alexandre Benhalla est désormais soupçonné de :
- faits de violence en réunion par personne chargée d'une mission de service public - usurpation de fonctions - port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique - complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection
En cause, ces images du 1er mai dernier révélées ce mercredi 18 juillet par le quotidien Le Monde. On le voit intervenir grimé en policier dans une manifestation et frapper un jeune homme. Un acolyte, Vincent Crase, gendarme réserviste, a aussi été placé en garde à vue.
L'Elysée au courant depuis le début
Mais le scandale devient politique alors que l'on découvre la proximité d'Alexandre Benalla avec le président de la république, omniprésent depuis sa campagne électorale. Et l'indulgence dont ont fait preuve les responsables de l'Elysée, au courant de l'affaire depuis le début, et accusé aujourd'hui de n'avoir pas signalé à la justice des comportements délictueux.
Ce vendredi, les députés de l'opposition ont bloqué les travaux de l'Assemblée. Ils exigent que le premier ministre viennent s'expliquer :
C'est d'une gravité sans précédent. Ca veut dire que le président de la République aujourd'hui s'entoure d'une équipe de barbouzes ! C'est de ça dont il s'agit. Christian JACOB, président du groupe parlementaire Les Républicains à l'Assemblée Nationale.
Dès lundi, l'Assemblée Nationale et le Sénat mettront en place leurs commissions d'enquête. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, accusé de mensonge, a annoncé avoir saisi l'inspection générale de la police nationale.
Au centre du scandale et de toutes ces réactions indignées - ou embarrassés pour les soutiens du gouvernement- le président de la République. Pourtant souvent loquace, il s'est pour le moment refusé à toute déclaration.