Affaire Carlos Ghosn : la visite de magistrats français au Liban reportée à cause du coronavirus

En raison d'un confinement renforcé au Liban, pour lutter contre le coronavirus, la  visite dans le pays de magistrats français pour rencontrer Carlos Ghosn dans le cadre de deux enquêtes le concernant en France a été reportée. Elle était à l'origine prévue la semaine prochaine. Depuis sa fuite fin 2019 du Japon où il devait être jugé pour malversations financières présumées, le magnat déchu de l'automobile est bloqué au Liban.
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C.Ghosn magistrats français
Le 29 septembre 2020, l'ancien président de Nissan Motor Co., Carlos Ghosn, tient une conférence de presse à l'Université maronite Christian Holy Spirit de Kaslik. Il lance alors une initiative pour aider le Liban qui traverse une grave crise économique et financière à Kaslik au nord de Beyrouth, au Liban.
©AP Photo/Hussein Malla
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"Du fait d'un confinement total (...) au Liban (...), il a été décidé de reporter la venue des magistrats français à une date ultérieure (...) d'un commun accord entre les magistrats français et libanais et les avocats", a indiqué à l'AFP Jean Tamalet, du cabinet King & Spalding, s'exprimant au nom des avocats de l'ex-patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors.

Le Liban impose à partir de jeudi 14 janvier un couvre-feu total pendant onze jours, assorti d'une limitation des vols en provenance de pays considérés à haut risque, pour tenter d'endiguer la propagation en flèche du nouveau coronavirus.

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Les juges et les avocats sont autorisés à travailler à distance uniquement sur des affaires urgentes ou liées à la libération de détenus.

M. Ghosn, détenteur de trois nationalités (française, libanaise et brésilienne) et qui fait l'objet d'une demande d'arrestation d'Interpol, reste hors d'atteinte des juges japonais car le Liban n'extrade pas ses ressortissants.

Interdit de quitter le pays

Des sources proches du dossier avaient indiqué fin décembre à l'AFP que M. Ghosn devait rencontrer à Beyrouth du 18 au 22 janvier plusieurs juges d'instruction français, sous la bannière de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), dans le cadre de deux enquêtes judiciaires le concernant en France.

Elles portent, entre autres, sur des dépenses douteuses engagées de son temps par Renault et par RNBV, filiale néerlandaise de Renault-Nissan.

L'administration fiscale française s'intéresse également à sa domiciliation fiscale aux Pays-Bas quand il était patron de l'alliance.

Depuis sa fuite au Liban, M. Ghosn, 66 ans, mène une vie discrète et confortable. Il a retrouvé son élégante villa rose, nichée dans le quartier chic d'Achrafieh, au coeur de la capitale libanaise.

Son ancien bras droit entendu par la justice 

L'ancien bras droit de Carlos Ghosn chez Renault, la Franco-Iranienne Mouna Sepehri, a quant à elle été entendue vendredi 8 janvier par les juges d'instruction chargées de l'enquête sur les prestations de conseil de Rachida Dati et Alain Bauer auprès de l'ex-magnat de l'automobile, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

"Mme Sepehri a été convoquée pour une audition en qualité de témoin assisté", a précisé cette source, confirmant une information de Libération.

Mouna Sepehri, qui fut directrice déléguée à la présidence de Renault, avait déjà été entendue en audition libre par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) en septembre, selon une source proche de l'enquête. La source judiciaire a confirmé cette audition.

Selon des documents consultés en 2019 par l'AFP, elle a reçu près de 500.000 euros en quelques années en tant que membre du directoire de l'alliance Renault-Nissan. Elle était la seule dirigeante salariée par la société de droit néerlandais Renault-Nissan BV (RNBV), selon une source proche du dossier.

Cette avocate de formation, qui a travaillé pendant des années avec l'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, avant d'œuvrer aux côtés de M. Ghosn, avait été projetée en pleine lumière à la suite de l'arrestation de l'homme d'affaires libano-franco-brésilien en novembre 2018 au Japon. 

Elle avait quitté en avril 2019 le comité exécutif de Renault, mais était restée salariée de l'entreprise à une fonction de conseillère spéciale du directeur général.