Donald Trump annonce vouloir prendre des mesures contre l'Arabie Saoudite suite au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, mais ne met pas en cause MBS.
Dans l'affaire Jamal Khashoggi, Donald Trump dénonce, pour la première fois, une opération de dissimulation ratée des Saoudiens dans le meurtre du journaliste. Washington a décidé d'annoncer des mesures concrètes à l'encontre de son allié de longue date. Le prince héritier, de son côté, est enfin sorti de son silence.
C'est l'image qui fait la une de la presse internationale ce mercredi 24 octobre : la rencontre entre le roi Salman, le prince héritier Mohammed Ben Salman (dit MBS) et la famille du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné début octobre au consulat saoudien d'Istanbul. Le fils, Salah, n'a pas eu le choix ; on ne refuse pas de serrer la main du roi.
En quelques heures, la pression s'est considérablement accrue sur MBS, absent du discours du président turc mardi. Recep Tayyip Erdogan a évoqué un meurtre politique, prémédité, sans jamais directement mentionner l'homme fort de Riyad.
Quant au président américain, il se garde bien de mettre en cause l'allié saoudien, mais jamais jusqu'ici il n'avait été aussi clair sur le meurtre du journaliste : "Ils avaient un très mauvais projet à l'origine, il a été très mal exécuté et l'opération de dissimulation a été l'une des pires de l'histoire des opérations de dissimulation", a déclaré Donald Trump avec le sarcasme qu'on lui connaît.
D'autres sanctions seraient prévues selon Washington, mais Donald Trump laisse le soin au Congrès d'agir, préoccupé par les élections de mi-mandat qui auront lieu dans 15 jours.
L'Allemagne contre-attaque, la France silencieuse
Les Occidentaux attendent des explications "crédibles" de Riyad. Cependant, si la chancelière allemande a annoncé suspendre les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, le président français, Emmanuel Macron préfère esquiver : "Ce n'est pas parce qu'un dirigeant dit quelque chose que je suis censé réagir à chaque fois. Et donc je ne vous répondrai pas", a-t-il affirmé au salon de l'armement. Difficile d'annuler une vente d'armes, estime pour sa part, le Premier ministre canadien Justin Trudeau.