Fil d'Ariane
D'une part la Russie annonce, ce 17 mars, qu'elle va mettre fin aux activités du British Council en Russie et expulser des diplomates britanniques à son tour, en riposte à l'expulsion des diplomates russes décidée par Londres à la suite de l'empoisonnement de l'ex-agent double russe, Sergueï Skripal, réfugié en Angleterre, et de sa fille. C'est ce qu'a annoncé ce vendredi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, de passage à Astana, au Kazakhstan.
D'autre part, le Comité d'enquête russe annonce ouvrir une enquête pour "tentative d'assassinat" de la fille de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal, victime d'empoisonnement avec son père le 4 mars en Angleterre. Après avoir ouvert, juste avant, une enquête pour "meurtre" dans la mort suspecte d'un exilé russe à Londres.
Après les paroles, les actes donc. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait prévenu les journalistes que la risposte russe serait "mûrement réfléchie" et "totalement conforme aux intérêts de notre pays (la Russie, ndlr)".
Londres a jugé la Russie responsable de l'empoisonnement par un agent toxique le 4 mars 2018 d'un ancien espion russe et de sa fille à Salisbury, dans le Sud de l'Angleterre. Une responsabilité que Moscou rejette en bloc.
Meeting with permanent members of the Security Council: Russia-UK relations against the backdrop of Sergei Skripal’s case https://t.co/yALX9d7P2O pic.twitter.com/3FyfGtpRph
— President of Russia (@KremlinRussia_E) 15 mars 2018
("Rencontre avec des membres permanents du Conseil de sécurité : les relations entre la Russie et le Royaume-Uni dans le contexte de l'affaire Sergueï Skripal" tweete le Kremlin.)
Le Kremlin a jugé "impardonnable" de désigner personnellement le président russe comme responsable de cet empoisonnement, comme l'a fait le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson.
Lequel avait jugé "probable" vendredi que Vladimir Poutine avait "ordonné" l'utilisation de la substance contre Sergueï Skripal.
L'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, hospitalisés dans un état critique, a pris ces dernières heures des allures de confrontation Moscou-Londres, et au-delà de confrontation Est-Ouest.
Londres, Berlin, Paris et Washington ont publié un communiqué commun déclarant que la responsabilité de Moscou était la seule explication "plausible" à cette attaque commise, selon le Royaume-Uni, au moyen d'un agent innervant appartenant au groupe des agents "Novitchok" mis au point par la Russie.
Quant au Kremlin, il suit les évènements de près. Outres les rispostes, ce feuilleton pourrait bien renforcer la popularité de Vladimir Poutine, aujourd'hui en déclin, à quelques heures d'une présidentielle russe qu'il est sûr de remporter. L'enjeu étant la participation.
Verdict ce dimanche, dans les urnes.