Après les révélations du New York Times du 1er juillet 2011, Dominique Strauss Kahn est passé, lors d'une nouvelle audience, devant le tribunal de New York. Son régime d'assignation à résidence et de contrôle judiciaire a été aussitôt allégé, en raison de nouveaux éléments de l'enquête. Également libéré sur parole, il pourra aller et venir à sa guise, mais pas hors des États-Unis, et sa caution de 1 million de dollars lui sera restituée. Son bracelet électronique est enlevé mais son passeport ne lui sera pas rendu. Il devra comparaître une nouvelle fois devant la justice américaine le 18 juillet, lors d'une nouvelle audience sur le fonds de l'affaire, les accusations d'agression sexuelle étant maintenues.
UNE IMAGINATION FERTILE Selon une lettre du procureur aux avocats de Dominique Strauss Kahn, la plaignante a menti à plusieurs reprises, d'abord sur des faits ne relevant pas directement de l'affaire, mais aussi sur le déroulé de la matinée où elle croisa le parcours de celui qui était encore directeur du FMI. Ce qui met à mal sa crédibilité, même si,
selon le Los Angeles Times, les preuves d'une relation sexuelle entre les deux protagonistes ne sont pas contestées. La notion de témoin défaillant (la plaignante n'est en l'occurrence pas accusatrice mais témoin) est essentielle dans les affaires criminelles américaines, parce qu'il permet à la défense de démolir le processus d'accusation selon le principe que celui qui a menti une fois, peut mentir d'autres fois. Ces mensonges, révélés
par le procureur Cyrus Vance aux avocats de la Dominique Strauss-Khan, concernent d'abord des détails de la vie de Nafissatou Dialo, la jeune femme de ménage d'origine peule, qui accuse l'ancien patron du FMI de l'avoir forcée à des relations sexuels, dans la chambre d'hôtel qu'elle était venue nettoyer. Elle a avoué avoir inventé un viol, des mutilations sexuelles, et un enfant mort pour obtenir le droit d'asile aux États-Unis (elle n'est certainement pas la première réfugiée à grossir le trait en échange de la miraculeuse carte verte). Le
New York Post, autre quotidien, mais très conservateur et à sensation, après avoir été prompt à accuser Dominique Strauss-Kahn, s'est retourné contre la femme de chambre : "Elle est un vrai escroc." annoncent-ils le 1er juillet 2011 avant de la traiter de prostituée, en manchette, le 2.