Les opérations d'évacuation à Kaboul sont en cours. Un premier avion dépêché par la France a atterri ce mardi 17 août au matin, aux Emirats arabes unis, avec à son bord des ressortissants français et des Afghans. Les pays occidentaux s'activent.
Suspendu une partie de la journée, lundi 16 août, le trafic aérien a repris dans le ciel de Kaboul. Les États étrangers s’attèlent à rapatrier leurs ressortissants.
Un premier avion évacuant des Français et certains Afghans a atterri sur la base aérienne 104 d’Al Dhafra aux Emirats arabes unis (EAU), mardi 17 août, «
en fin de nuit », selon la ministre des Armées, Florence Parly.
Au micro de RTL ce jour, elle a expliqué que ce premier vol a jeté «
les bases d’un pont aérien entre Kaboul et les Emirats arabes unis. »
Les expatriés sont montés à bord d’un A400 M de transport militaire. L’appareil, qui a décollé de France, lundi 16 août, a amené des forces spéciales françaises chargées d’encadrer les opérations d’évacuations à Kaboul.
L’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, a précisé que ce premier vol embarquait également «
les Gurkhas de l’ambassade de France, qui sont ces soldats d’élite indiens et népalais, qui rentrent chez eux leur mission achevée. »
Aucune précision n’a fuité concernant le nombre de passagers présents à bord ni sur le nombre total de personne que la France compte exfiltrer.
Dans la matinée de mardi 17 août, le ministère des Armées a toutefois indiqué qu’un Airbus A310 a décollé d’Abou Dhabi. Il est attendu à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle dans l’après-midi avec 45 personnes à son bord.
Au total, quatre avions de l’armée de l’air, deux opérant entre Kaboul et les EAU et deux entre ces derniers et la France, sont mobilisés pour cette opération d’évacuation, prénommé Apagan.
"Protéger contre des flux migratoires irréguliers"
La veille, le président français, s’est exprimé sur la situation dans une allocution télévisée depuis le fort de Brégançon (Var). Il a notamment déclaré que «
notre devoir et notre dignité » est aussi « d
e protéger » les Afghans supplétifs de la France, menacés par les talibans, qu’ils soient «
interprètes chauffeurs ou cuisiniers. »
Il a par ailleurs appelé à «
anticiper » et «
protéger contre des flux migratoires irréguliers importants », qui «
nourrissent les trafics de toute nature. » «
Nous porterons donc, en lien avec l’Allemagne et d’autres pays européens, une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée et unie », a-t-il précisé.
Et Emmanuel Macron d’ajouter que «
l’Europe ne peut pas, à elle, assumer les conséquences de la situation actuelle. »
En 2020, 10,6 % des demandeurs d’asile dans l’Union européenne, soit un peu plus de 44.000 personnes, étaient Afghans, selon l’institution européen de la statistique, Eurostat.
Le flux de migrants en provenance du pays pourrait grossir avec
l’arrivée au pouvoir des talibans. Depuis juillet, Paris, comme d’autres capitales, a suspendu l’expulsion de migrants afghans déboutés de leur demande d’asile.
(Re)voir : Afghanistan : qui sont les talibans ?