Afghanistan : les talibans poursuivent leur offensive contre les forces gouvernementales

Les talibans  mènent depuis deux mois une offensive tous azimuts contre les forces afghanes. Ils affirment ce 14 juillet s'être emparés d'un poste-frontière clé avec le Pakistan, dans la province afghane méridionale de Kandahar. Les autorités afghanes démentent cette annonce.
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Populations ayant fuit l'avancée des talibans réfugiée dans le camp de Mazar-e-Sharif dans le nord du pays
Populations, ayant fuit l'avancée des talibans, réfugiées dans le camp de Mazar-e-Sharif dans le nord du pays.
© AP Photo/Rahmat Gul
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Un responsable des forces pakistanaises de sécurité ayant requis l'anonymat a indiqué à l'Agence France Presse que les talibans avaient "hissé leur drapeau et retiré le drapeau afghan" du poste-frontière situé entre les localités de Spin Boldak, en Afghanistan, et de Chaman, au Pakistan.

Plusieurs habitants de la zone joints par l'AFP ont fait état d'une forte présence talibane à Wesh, notamment dans les bâtiments officiels, ainsi que sur la route reliant Spin Boldak à Kandahar, la capitale provinciale.

Nos "combattants se sont emparés d'une importante localité frontalière, Wesh, dans la province de Kandahar. Désormais, la route reliant Chaman, Spin Boldak et les douanes de Kandahar sont sous leur contrôle", a annoncé dans un communiqué Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans. Les talibans "assurent tous les commerçants et les habitants que leur sécurité est garantie", a-t-il ajouté.

Le ministère afghan de l'Intérieur a de son côté affirmé à l'AFP que les forces afghanes avaient "repoussé" une tentative des talibans de s'emparer du poste-frontière près de Spin Boldak. "Les terroristes talibans ont fait mouvement près de la zone frontalière" dans le district de Spin Boldak, mais "les forces de sécurité ont repoussé leur attaque", selon les mots du porte-parole du ministère, Tariq Arian.

Un responsable pakistanais a indiqué que les forces pakistanaises étaient "en état d'alerte élevée de (leur) côté" de la frontière et "toujours en train d'évaluer la situation".

Le Pakistan a longtemps été accusé de soutenir les talibans et de leur donner refuge.

Point de passage vers le Balouchitstan

Le point de passage que les talibans disent avoir pris relie l'Afghanistan à la province pakistanaise du Baloutchistan (sud-ouest), réputée abriter une partie de la direction des talibans, dans la ville pakistanaise de Quetta, ou recevoir les blessés talibans qui s'y font soigner.

Depuis qu'ils ont lancé début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur du retrait du pays des forces étrangères, les talibans se sont emparés de vastes portions rurales du pays et de postes-frontières clés avec l'Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan.

(RE)voir : Afghanistan : après le retrait américain, les talibans gagnent du terrain

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La France demande le retour de ses ressortissants

La France a demandé le 13 juillet a tous ses ressortissants de de quitter le pays, comme l'Allemagne et la Chine avant elle.

L'ambassadeur de France David Martinon a annoncé que les personnels afghans de l'ambassade, ceux de l'Institut français et de la délégation archéologique française d'Afghanistan, ainsi que ceux de l'ONG française Amitié franco-afghane (Afrane), ont été évacués ces dernières semaines vers la France, dans le cadre du droit d'asile.


L'ambassadeur a exclu implicitement une fermeture dans l'immédiat de la représentation diplomatique en reaffirmant son soutien au gouvenement afghan :  "Nous poursuivons notre tâche, en maintenant, aujourd'hui plus que jamais, notre soutien à la République islamique d'Afghanistan".

Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n'ont jusqu'ici opposé qu'une faible résistance et ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les grandes villes, dont plusieurs sont encerclées.
 

Le retrait des troupe de l'Otan  :"une erreur" selon George W. Bush

L'ancien président américain George W. Bush a critiqué le retrait des troupes de l'Otan dans un long entretien accordé à la radio internationale allemand Deutsche Welle.

"Les femmes et les filles afghanes vont subir un préjudice indescriptible. C'est une erreur", s'alarme dans un entretien au média allemand Deutsche Welle l'ancien président, qui avait envoyé les troupes américaines en Afghanistan à l'automne 2001, après les attaques du 11 septembre.
"Elles vont juste être laissées derrière pour être massacrées par ces gens très brutaux, et cela me brise le coeur", déplore l'ancien président républicain dans cet entretien accordé à l'occasion d'une visite d'Angela Merkel à Washington.

M. Bush dit d'ailleurs penser que la chancelière allemande "ressentait la même chose que lui". Il rend hommage à la "classe et la dignité" de Mme Merkel, qui quittera la chancellerie à l'automne après 16 années à la tête de l'Allemagne. La chancellière doit se rendre à Washington jeudi 15 juillet.