Fil d'Ariane
Un responsable des forces pakistanaises de sécurité ayant requis l'anonymat a indiqué à l'Agence France Presse que les talibans avaient "hissé leur drapeau et retiré le drapeau afghan" du poste-frontière situé entre les localités de Spin Boldak, en Afghanistan, et de Chaman, au Pakistan.
Plusieurs habitants de la zone joints par l'AFP ont fait état d'une forte présence talibane à Wesh, notamment dans les bâtiments officiels, ainsi que sur la route reliant Spin Boldak à Kandahar, la capitale provinciale.
Nos "combattants se sont emparés d'une importante localité frontalière, Wesh, dans la province de Kandahar. Désormais, la route reliant Chaman, Spin Boldak et les douanes de Kandahar sont sous leur contrôle", a annoncé dans un communiqué Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans. Les talibans "assurent tous les commerçants et les habitants que leur sécurité est garantie", a-t-il ajouté.
Le ministère afghan de l'Intérieur a de son côté affirmé à l'AFP que les forces afghanes avaient "repoussé" une tentative des talibans de s'emparer du poste-frontière près de Spin Boldak. "Les terroristes talibans ont fait mouvement près de la zone frontalière" dans le district de Spin Boldak, mais "les forces de sécurité ont repoussé leur attaque", selon les mots du porte-parole du ministère, Tariq Arian.
Un responsable pakistanais a indiqué que les forces pakistanaises étaient "en état d'alerte élevée de (leur) côté" de la frontière et "toujours en train d'évaluer la situation".
Le Pakistan a longtemps été accusé de soutenir les talibans et de leur donner refuge.
Le point de passage que les talibans disent avoir pris relie l'Afghanistan à la province pakistanaise du Baloutchistan (sud-ouest), réputée abriter une partie de la direction des talibans, dans la ville pakistanaise de Quetta, ou recevoir les blessés talibans qui s'y font soigner.
Depuis qu'ils ont lancé début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur du retrait du pays des forces étrangères, les talibans se sont emparés de vastes portions rurales du pays et de postes-frontières clés avec l'Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan.
(RE)voir : Afghanistan : après le retrait américain, les talibans gagnent du terrain
L'ambassadeur a exclu implicitement une fermeture dans l'immédiat de la représentation diplomatique en reaffirmant son soutien au gouvenement afghan : "Nous poursuivons notre tâche, en maintenant, aujourd'hui plus que jamais, notre soutien à la République islamique d'Afghanistan".
Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n'ont jusqu'ici opposé qu'une faible résistance et ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les grandes villes, dont plusieurs sont encerclées.