Afghanistan: "menaces" terroristes imminentes contre l'aéroport de Kaboul selon plusieurs pays occidentaux

Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni ont appelé leurs ressortissants à s'éloigner au plus vite de l'aéroport de Kaboul en raison de menaces "terroristes", alors que des milliers de personnes s'y massent toujours dans l'espoir de fuir le pays tombé aux mains des talibans.
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Aéroport Kaboul

Sur cette photo, les forces armées américaines évacuent des rescapés afghans à l'aéroport Hamid Karzaï, le 24 août 2021, à Kaboul.

U.S. Air Force
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Les trois pays occidentaux ont émis simultanément des mises en garde très précises et presque identiques dans la nuit de mercredi à jeudi 26 août. Les personnes "se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement", a indiqué le département d'État américain, invoquant des "menaces sécuritaires".

La diplomatie australienne a pour sa part mis en garde contre une "menace très élevée d'attentat terroriste". Londres a émis une alerte similaire, ajoutant: "Si vous vous trouvez dans la zone de l'aéroport, quittez-la pour un endroit sûr et attendez d'autres instructions. Si vous êtes à même de quitter l'Afghanistan en sécurité par d'autres moyens, faites-le immédiatement".

(Re)voir : Afghanistan : des Afghans ayant travaillé pour la France bloqués dans Kaboul

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Menaces "imminentes"

Ces avertissements interviennent alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait assuré peu auparavant que les talibans s'étaient engagés à laisser partir les Américains et les Afghans à risque se trouvant encore dans le pays après la date-butoir du 31 août.

"Les talibans ont pris des engagements en public et en privé pour fournir et permettre un passage sûr aux Américains, aux autres étrangers, et aux Afghans à risque, dans le futur, après le 31 août", a-t-il déclaré. Il n'a toutefois pas spécifié comment leur départ s'organiserait, alors que les forces américaines doivent quitter le pays d'ici la fin du mois, une date butoir confirmée par le président des États-Unis, Joe Biden, ce mardi 24 août.

(Re)voir : Afghanistan : tensions entre les États-Unis et les talibans autour de la date de départ des troupes américaines

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L'Allemagne a également affirmé avoir reçu l'assurance des talibans que des Afghans pourraient quitter leur pays à bord de vols commerciaux après le retrait définitif des troupes américaines le 31 août.

Le chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar Sher Abbas Stanekzai "m'a assuré que les Afghans possédant des documents valides continueront à avoir la possibilité de voyager sur des vols commerciaux après le 31 août", a affirmé sur Twitter Markus Potzel, un diplomate allemand qui négocie avec les talibans, à l'issue d'une rencontre au Qatar.

Nous sommes en voie de terminer d'ici le 31 août.

Joe Biden, président des États-Unis

La Belgique a de son côté annoncé que les évacuations de ses ressortissants et des Afghans qu'elle protégeait avaient cessé mercredi 25 août au soir, et la France a prévenu que son pont aérien cesserait dès jeudi 26 août au soir si la date du 31 août était maintenue.

La Turquie a quant à elle annoncé le retrait de ses soldats, qui gardaient l'aéroport de Kaboul au côté des militaires américains, abandonnant ainsi sa proposition de continuer à assurer la sécurité de l'aéroport de Kaboul après le retrait des forces américaines.

Joe Biden G7

Le président américain Joe Biden aborde la situation en Afghanistan le 24 août 2021, depuis Washington. 

AP/Susan Walsh

Lors d'un sommet virtuel mardi avec les autres dirigeants du G7, Joe Biden avait écarté l'idée de prolonger au-delà du 31 août la présence militaire américaine à Kaboul, évoquant déjà un "risque grave et croissant d'attaque" du groupe jihadiste Etat Islamique (EI) à l'aéroport.

"Nous sommes en voie de terminer d'ici le 31 août" la "mission" visant à "évacuer les gens aussi efficacement et sûrement que possible", avait déclaré le président américain.

"Génération de femmes éduquées" 

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, avait auparavant accusé les États-Unis et leurs alliés de vider le pays de ses forces vives en évacuant les Afghans qui ont travaillé avec eux, souvent parmi les plus qualifiés.

Beaucoup d'entre eux, souvent urbains et éduqués, craignent que les islamistes n'instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.

Le porte-parole taliban Zabihullah Mujahid donne sa première conférence de presse à Kaboul, en Afghanistan, le 17 août 2021.

Le porte-parole taliban Zabihullah Mujahid donne sa première conférence de presse à Kaboul, en Afghanistan, le 17 août 2021.

AP/Rahmat Gul

Les femmes et les minorités ethniques en particulier s'inquiètent pour leur sort."Nous sommes la génération des femmes éduquées, ils (les talibans) ne le supportent pas, ils ne peuvent pas gouverner avec nous, ils vont nous exterminer", a déploré une jeune femme bloquée à Mazar-e-Sharif, dans le nord du pays, en quête de contacts à l'étranger pour l'aider à fuir.

Hors de Kaboul, dans les campagnes et certaines villes, certains habitants se disent en revanche soulagés de voir des décennies de conflit prendre fin.

(Re)voir : Afghanistan : en France, les associations se mobilisent pour rapatrier les femmes afghanes

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