Alep : pluie d’obus après la fin de la trêve

Les affrontements ont repris dans la métropole d’Alep entre les forces du régime syrien et les rebelles. Les hostilités ont repris peu après la fin d’une trêve dite humanitaire de trois jours décrétée par la Russie. Mais celle-ci n’a permis l’évacuation de quasiment aucun blessé des quartiers assiégés.
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Alep trêve
Photo prise le 20 août 2016 et fournie par la mairie d'Alep. Des électriciens réparent des câbles après un bombardement. 
Local Council of Aleppo City via AP
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La trêve humanitaire qui a pris fin samedi soir devait permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitaient de quitter les quartiers est, où vivent quelque 250.000 personnes. Mais malgré la situation catastrophique, les huit corridors mis en place par l’armée russe sont restés déserts. Au final, seul huit combattants blessés et sept civils auront quitté le secteur rebelle.  Selon les autorités russes et les médias étatiques syriens, les rebelles ont empêché toute sortie. 
 L’ONU comptait profiter de la trêve pour évacuer les premiers blessés vendredi. Mais faute de conditions de sécurité suffisantes, l’organisation internatonale a finalement annulé ses opérations. On estime que 200 personnes blessées et malades doivent quitter de toute urgence ce secteur d’Alep.
 Dans la nuit de samedi à dimanche, un déluge de roquettes et d’obus s’est abattu sur un quartier d’Alep-ouest, tenu par le gouvernement. Des tirs d’artillerie et des frappes aériennes ont visé l’est de la ville.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, la trêve n’a servi qu’à renforcer les effectifs militaires des deux côtés. 

Depuis 2012, Alep est divisée entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par ses opposants. Depuis début juillet, l’armée syrienne, avec le soutien de l’aviation russe, encercle les quartiers rebelles, privés d’aide humanitaire et menacés de pénurie alimentaire.

La carte d'Alep et les forces en présence, selon Theaters of war.

Attaques aux armes chimiques

A Alep c’est donc l’impasse alors qu’il est évident que les quartiers assiégés sont à la merci des bombes. La situation est d’autant plus délicate que les règles de la guerre ne sont pas respectées.

A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies avait reçu vendredi un rapport confidentiel concluant que l’armée syrienne avait mené une nouvelle attaque à l’are chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d’Idleb (nord-ouest), contrôlée par les rebelles, le1 6 mars 2015.

Au total, sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts onusiens, trois ont été attribuées au régime syrien et une au groupe Etat islamique, au gaz moutarde, à Marea, près d’Alep, en août 2015.