Alger : premier voyage officiel à l'étranger pour Kais Saied, le nouveau président tunisien

Le président tunisien Kais Saied sera à Alger pour son premier voyage officiel à l'étranger après trois mois au pouvoir. Une visite qui sera notamment l'occasion de parler du conflit en Libye voisine avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.
Image
kais algerie
(source : La Rédaction)
Partager3 minutes de lecture
Le président tunisien Kais Saied se rend à Alger ce dimanche, pour son premier voyage officiel à l'étranger après 100 jours au pouvoir.

Au cours de sa campagne électorale, Kais Saied avait promis que l'Algérie serait sa première escale étrangère, mais il a déjà effectué une visite auparavant au Sultanat d'Oman en décembre 2019 pour les funérailles du sultan Qaboos.

La visite en Algérie est une tradition entretenue par les chefs de gouvernement tunisiens depuis 2011, comme une affirmation des liens étroits qui unissent les deux pays qui ont une frontière commune s'étendant sur plus de 900 km.

Selon un communiqué de la présidence tunisienne, Kais Saied discutera avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune de la situation en Libye, ainsi que de la question palestinienne. La visite comprend également des discussions sur l'énergie, le commerce, l'investissement, les transports et le tourisme.

Liens et coopération anti-terroriste

Les deux pays ont des liens historiques solides et une coopération étroite dans la lutte contre le terrorisme ainsi que des relations économiques et des activités commerciales parallèles à la frontière.

Par ailleurs la Tunisie a attiré plus de 2,5 millions de touristes algériens en 2019. Saied, élu président de la Tunisie le 13 octobre dernier, a pris ses fonctions au Palais présidentiel de Carthage le 23 du même mois après avoir prêté serment au Parlement.

Les deux présidents "évoqueront les situations internationale et régionale, particulièrement en Libye et en Palestine occupée", a indiqué la présidence algérienne dans un communiqué publié par l'agence officielle algérienne APS samedi soir. 

La présidence algérienne a par ailleurs annoncé qu'elle allait rapatrier les dix Tunisiens toujours à Wuhan avec ses 36 ressortissants bloqués dans cette ville chinoise d'où est partie l'épidémie du nouveau coronavirus. Un avion a décollé ce matin d'Alger vers la Chine, est-il précisé dans un communiqué de la présidence relayé par la télévision publique. 

Dans sa première interview télévisée jeudi soir, le président tunisien a indiqué avoir attendu la fin du processus électoral en Algérie pour s'y rendre.

M. Saied, qui revendique les valeurs de la révolution de 2011 ayant chassé du pouvoir Zine el Abidine Ben Ali, doit rencontrer son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, élu lors d'un scrutin contesté, tandis que se poursuit depuis près d'un an un mouvement ("Hirak") populaire inédit contre le régime en Algérie.

M. Saied ne s'était pas rendu à la prestation de serment de M. Tebboune.

Il a en revanche récemment reçu la militante Djamila Bouhired, figure emblématique de la guerre d'indépendance et soutien du "Hirak" algérien, qu'il a décorée des insignes de la République tunisienne. 

"J'ai été honoré car elle m'a appelé fiston", a déclaré Kais Saied à la télévision.
 
L'Algérie est notre patrie soeur. 

"L'Algérie est notre patrie soeur", a-t-il assuré. "Nous allons évoquer le dossier libyen et on pourrait se mettre d'accord sur une approche commune mettant le peuple libyen à la source de la solution."

Cette visite officielle intervient une semaine après qu'Alger a réuni les ministres des Affaires étrangères de la région au sujet de la crise en Libye, qui a de profondes répercussions sur ses voisins algériens et tunisiens.

Les autorités algériennes et tunisiennes coopèrent aussi dans le cadre de la lutte antiterroriste, essentielle pour venir à bout des groupes armés opérant dans les régions montagneuses frontalières et où les attaques et opérations sont récurrentes.

La Tunisie dépend en outre de l'Algérie pour sa consommation de gaz naturel et le commerce avec son voisin algérien est crucial, ses exportations ayant souffert de la perte du marché libyen.