Fil d'Ariane
Depuis mardi 16 octobre, des chaînes bloquent l'accès de l'Assemblée Populaire Nationale. 200 députés environ se sont mobilisés à Alger contre Saïd Bouhadja, le président de la chambre basse du parlement. En tête de cette fronde, des parlementaires issus de son propre parti, le FLN, parti du président Bouteflika.
Nous sommes dans notre droit, en tant que majorité parlementaire, de retirer la confiance à quelqu'un qui, pour nous, ne jouit plus de la confiance des partis qui l'ont soutenu.
Abdelhamid Si Afif, député FLN
Une coalition de partis accusent Saïd Bouhadja de mauvaise gestion et de dépenses illicites. Mercredi 17 octobre, les protestataires voulaient convoquer une réunion urgente pour le faire remplacer. Problème : ni la Constitution, ni la loi algérienne ne prévoient de procédure pour le destituer.
Cette crise politique met en exergue des querelles intestines pour le contrôle du pays, à six mois de la présidentielle. Depuis trois semaines les Algériens assistent, impuissants, aux passes d'armes quasi-quotidiennes entre Saïd Bouhadja et ses détracteurs. L'opposition, elle, fustige une action illégale qui donne au pays une mauvaise image.
Quant au principal concerné, Saïd Bouhadja, il attribue ses déboires à sa décision de limoger, fin septembre, le secrétaire général de l'Assemblée, réputé proche de certains cadres du parti au pouvoir.