Fil d'Ariane
Après plusieurs jours de réflexion , les sociaux démocrates allemands, à leur tour, se rallient au compromis sur l'immigration scellé entre partis conservateurs. Pour le SPD, il s'agissait surtout de ne pas donner l'impression de céder sur les camps fermés voulus par le ministre de l'Intérieur.
Il n'y aura pas de retour à la frontière. Mais une procédure frontalière accélérée sera mise en place. Aucune modification de la loi n'est nécessaire. Tout est basé sur la loi actuelle, il n'y aura par conséquent pas de création de camps.Andrea Nahles, présidente du SPD
Pour autant, le SPD valide le durcissement de la politique d'immigration réclamé par la CSU. Horst Seehofer, le ministre allemand de l'Intérieur a affiché sa satisfaction alors qu'il menacait de démissionner il y a moins d'une semaine ce qui est un soulagement pour la Chancelière allemande qui sauve la fragile coalition gouvernementale à quelques mois d'elections locales.
Aujourd'hui nous nous sommes mis d'accord entre la CDU, la CSU et le SPD sur les prochaines mesures à prendre concernant le contrôle et l'organisation de l'immigration.
Horst Seehofer, ministre allemand de l'Intérieur
Angela Merkel qui recevait le Premier ministre Hongrois, réaffirme par ailleurs le principe de solidarité de l'Europe dans la crise politique des migrants, mais sur le fond, c'est la fin de la politique généreuse d'accueil des migrants en Allemagne, sous pression de ses voisins nationalistes et xénophobes.
L'âme de l'Europe, c'est l'humanité. Si on veut conserver cela, si l'Europe veut jouer un rôle dans le monde grâce à ses valeurs, alors il ne faut pas que l'Europe se désengage de l'urgence et de la souffrance.
Angela Merkel, chancelière allemande
Quatre semaines de crise en Allemagne jugées sévèrement par les électeurs. Une majorité d'allemands se disent mécontents du gouvernement et considère qu'il est temps de passser à d'autres sujets. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois a de son côté réagit en indiquant que "Si des hongrois armés ne protégeaient pas les frontières, alors quatre ou cinq mille personnes pénétreraient chaque jour en Allemagne. C'est ça que nous protégeons. Pour nous, c'est ça la solidarité."
Quant à Sebastian Kurz, le chancelier autrichien, il a affirmé être en accord avec la nouvelle politique migratoire allemande : "Nous avons convenu au cours de la discussion qu'il ne s'agit pas d'une mesure de la part de l'Allemagne au détriment de l'Autriche, mais d'un objectif commun pour mettre fin à l'immigration clandestine vers l'Europe."