Allemagne : mort de l'ancien chancelier Helmut Schmidt

L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt est mort ce mardi 10 novembre, à 96 ans. L'ex dirigeant social-démocrate s'est éteint chez lui à Hambourg. Il avait été chancelier de 1974 à 1982.
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L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt lors des funérailles de l'écrivain Siegfried Lenz à l'église St. Michaelis à Hambourg, Allemagne, le 28 octobre 2014.

(AP Photo/dpa,Christian Charisius)
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L'état de santé de l'ex chancelier allemand Helmut Schmidt s'était fortement dégradé depuis quelques jours. Hospitalisé en août pour une déshydratation et opéré en septembre pour un caillot de sang dans une jambe, il était depuis rentré chez lui, à Hambourg (nord) où son état s'était empiré pendant le week-end.

Fumeur invétéré, équipé d'un pacemaker depuis 1981, Helmut Schmidt avait été victime d'un infarctus en 2012 et avait subi un pontage coronarien.

"Un grand homme d'Etat"

Le président français François Hollande a réagi à la mort de l'ancien chancelier allemand en estimant que "c'est un grand Européen qui vient de s'éteindre" et en saluant un "grand homme d'Etat".

"Il a toujours dit qu'il fallait laisser vivre l'économie de marché, mais qu'il fallait lui donner une dimension sociale et que c'est parce qu'elle était sociale qu'elle pouvait être acceptée par les citoyens (...) Il avait toujours fait de l'emploi une priorité", a commenté François Hollande.

Européen convaincu

Chancelier en 1974 après la démission de l'autre grande figure de la social-démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt avait été reconduit en 1976 et 1980.

Inflexible face à la violence du groupe d'extrême-gauche «Fraction Armée rouge» (RAF), homme des réformes sociales et de la détente avec l'Est, le «chancelier de fer» avait été le premier à dénoncer le déploiement des fusées soviétiques SS-20, en 1977. Il avait également prôné celui des euromissiles de l'OTAN.

Européen convaincu, il avait critiqué la manière dont son successeur Helmut Kohl avait conduit l'unification de l'Allemagne. Helmut Schmidt a aussi été le «père», avec l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, du système monétaire européen (SME).

En semi-retraite

Retiré de la vie politique depuis plus de 30 ans, il contribuait encore récemment aux débats politiques et intellectuels de son pays, essaimant les petites phrases drôles ou piquantes. Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il a été éditeur (1983) puis directeur (1985-1989) de «Die Zeit», l'un des plus prestigieux hebdomadaires allemands.