C'est un mystère qui intrigue l'Allemagne et pas seulement. Cinq corps ont été retrouvés entre samedi 11 et lundi 13 mai. Les premiers éléments de l'enquête indiquent que les victimes étaient fascinées par l'univers médiéval.
L'enquête se poursuit en Allemagne, après la découverte de trois corps percés de carreaux d’arbalète, samedi, et de deux autres corps, lundi, à 600 kilomètres de là. La piste du suicide collectif est pour l'instant privilégiée.
Qui sont les victimes ?
Samedi matin, trois corps ont été découverts dans la chambre d'une auberge de Passau, en Bavière. Une femme de 33 ans, Kerstin E., était allongée sur un lit, tenant la main d'un homme de 53 ans, identifié comme Torsten W. Les enquêteurs le soupçonnent d'être le gourou d'un groupe sexuel focalisé sur le Moyen-Âge.
Cet homme était propriétaire d'une boutique médiévale à Hachenburg en Rhénanie-Palatinat, une région frontalière avec la Belgique. Il y vendait des poignards, des épées, des casques d'armure et de nombreux objets moyenâgeux. Fêtichiste de cette période, Torsten W., organisait des séances de combats à l'épée. Décrit comme arbordant une longue barbe blanche, il s'était fait tatoué des symboles des alchimistes sur le bras. Pour rappel, l’alchimie est une science occulte en vogue au Moyen-Âge alliant des techniques chimiques à une quête mystique.
Les deux victimes ont été découvertes avec un carreau d'arbalète dans le coeur. D’autres carreaux ont ensuite été tirés post-mortem, dans la tête notamment, probablement par la troisième victime, Farina C. Cette dernière se serait ensuite suicidée à l’arbalète en se tirant un carreau dans le cou.
Lundi 11 mai, soit deux jours après la découverte de ces trois corps, à 600 kilomètres de là, ce sont deux autres cadavres qui ont été retrouvés à Wittingen, en Basse-Saxe, dans l'appartement de Farina C. Selon les enquêteurs, elles n'ont pas été tuées à l'arbalète. L’une des victimes, âgée de 33 ans, serait la soeur de Farina C. L’autre femme décédée est âgée de 19 ans.
Que montrent les premiers éléments de l'enquête ?
A Passau, aucune trace de violence n'a été constatée dans la chambre. C'est pourquoi les enquêteurs privilégient la piste d'un suicide collectif. Ils cherchent également à savoir si des clients de la boutique de Torsten W sont suceptibles d'être impliqués dans cette affaire, mais aussi quels sont les liens entre ces cinq victimes. Selon le quotidien allemand
Bild, tous étaient membres d’une ligue de tournois de chevaliers et de combats de joute, qui a tenté, en vain selon un de ses membres, de professionnaliser ce type de rencontres inspirées du Moyen-Âge.
Les trois victimes de Passau avaient fait un détour par l'Autriche pour se procurer les arbalètes. Elles étaient arrivées à l’auberge à bord d’un pick-up blanc, sur lequel est dessiné un archer. Le pick-up est examiné par les enquêteurs. Les testaments des deux victimes allongées sur le lit ont été retrouvés dans la chambre de l’auberge, selon la presse locale. Des éléments visent à déterminer s'il y a eu ou non prise d'alcool, de médicaments ou de stupéfiants.
Concernant les deux corps de Wittingen, le résultat des autopsies est toujours attendu. Les deux femmes ne portaient aucune trace de violence, selon un porte-parole de la police.
"La cause de la mort n'est pas encore claire", selon Christina Pannek, la porte-parole du procureur.