
Fil d'Ariane
Amnesty International exprime son inquiétude, lundi 12 mai, quant à la dissolution d’Urgence Palestine par le ministre de l’Intérieur français. La présidente de la branche française estime que cette décision constitue "un signal alarmant".
Des Palestiniens déplacés remplissent des jerrycans avec de l'eau provenant d'un tuyau dans un camp de tentes à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le dimanche 11 mai 2025.
Amnesty International s'inquiète, lundi 12 mai, du "signal alarmant" que constitue, selon elle, la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine engagée par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
"La décision du gouvernement de dissoudre un collectif de défense des droits des Palestiniens, en plein génocide dans la bande de Gaza, serait un acte très grave", estime dans son communiqué la présidente d'Amnesty International France, Anne Savinel-Barras, dénonçant les "restrictions disproportionnées" dans plusieurs pays d'Europe et aux États-Unis "des libertés d'expression et de réunion pacifique des défenseurs des droits des Palestiniens".
(Re)lire Proche-Orient : la famine à Gaza
Le ministre de l'Intérieur a annoncé le 30 avril engager la procédure de dissolution du collectif, créé après la guerre déclenchée à Gaza par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Urgence Palestine dit rassembler "des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien", et organise régulièrement des manifestations, parfois interdites par les autorités, ce qu'a également dénoncé par Amnesty International.
La procédure de dissolution, qui ne devrait être utilisée qu'en "dernier recours", illustre "la dégradation continue des libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique en France", estime aussi l'ONG.
(Re)lire Bande de Gaza : Donald Trump met-il en péril l'avenir de l'UNRWA ?
"Le droit français relatif aux dissolutions d'associations n'est pas conforme au droit international des droits humains car il permet la dissolution sur la base de motifs vagues, comme par exemple, la ‘provocation à la haine’, la ‘provocation à des manifestations armées’ ou l'’apologie du terrorisme’, et ce sans contrôle judiciaire préalable", accuse Amnesty.
L'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 52.535 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.