Après 100 jours de chaos, Trump a au moins tenu ces 5 promesses

Il est faux de dire que les cent premiers jours de l'administration Donald Trump riment seulement avec chaos. Voici cinq promesses qui ont été tenues par le turbulent locataire du Bureau ovale.Analyse de Richard Werly, à Washington pour TV5MONDE et Blick. 

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Donald Trump

Donald Trump sur la pelouse de la Maison-Blanche, le mardi 29 avril 2025. 

(AP Photo/Jose Luis Magana)
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Promesses tenues ! Dans le chaos qui prévaut aux États-Unis, du moins vu de l’étranger et surtout vu d’Europe, l’affirmation est audacieuse. Donald Trump a donc obtenu des résultats après cent jours passés à la Maison Blanche, depuis son investiture le 20 janvier ?


Le golfe d’Amérique est né


Cela paraît ridicule. Et rien ne dit que, dans quelques années, la décision prise par Donald Trump de rebaptiser ainsi le golfe du Mexique ne sera pas remise en cause, voire abrogée. N’empêche : Donald Trump est passé à l’acte, et les cartes géographiques en circulation aux États-Unis portent désormais toute la nouvelle mention. Le golfe d’Amérique est évidemment un premier pas. Donald Trump, on le sait, veut aussi récupérer l’exploitation du canal de Panama, cédé par les États-Unis en 1999 à l’issue d’un long combat diplomatique. Première concession: le géant chinois Hutchinson a accepté de céder la concession des terminaux portuaires au fonds Black Rock. Washington demande maintenant la gratuité de passage pour les navires américains.

Les migrants sont déportés


On connaît la promesse de Trump : expulser un million de migrants illégaux par an (les États-Unis en comptent environ treize millions). Pour l’heure, cet objectif semble impossible à atteindre d’ici janvier 2026. Mais la mécanique s’est mise en place, terrible pour ceux qui la subissent. «Au total, l’administration Trump a pris 175 mesures exécutives spécifiques à l’immigration jusqu’au 22 avril, selon l’analyse du Migration Policy Institute. Ce chiffre dépasse les 94 mesures prises au cours des 100 premiers jours de l’administration Biden et il est six fois plus élevé que les décisions prises durant les 100 jours de son premier mandat.» L’administration Trump affirme déjà avoir expulsé 139 000 personnes et arrêté 37 000 clandestins criminels, chiffres très exagérés. Le Salvador a accepté de recevoir des membres de gangs salvadoriens et vénézuéliens.

La guerre des droits douaniers a lieu


Bien malin celui qui peut prédire le résultat final des négociations bilatérales que l’administration Trump a décidé de mener pendant 90 jours à compter de la mi-avril, après les augmentations spectaculaires de tarifs douaniers annoncées le 2 avril par Donald Trump. Reste un fait : l’ancien promoteur immobilier a tenu parole. Il a presque déclaré la guerre commerciale à la planète entière, avec dans son viseur la Chine. 75 pays, dont la Suisse, sont engagés dans des tractations pour sauver leurs exportations vers les États-Unis. Pour remédier au manque de personnel dû aux licenciements d’employés fédéraux, Donald Trump envisage de faire mener ces négociations par des cabinets d’avocats privés ayant conclu des accords avec la Maison-Blanche.

US AID est fermée


Donald Trump avait promis une purge dans l’aide américaine au développement. C’est fait, dans des proportions bien plus importantes qu’anticipées. La fermeture la plus emblématique est celle de l’agence US AID, officiellement pour un audit de 90 jours dont les modalités n’ont pas été rendues publiques. Là aussi, la différence doit être faite entre la promesse tenue, la façon dont cela a été exécuté, et le résultat obtenu. La photo des locaux de l’US AID, condamnés sur ordre d’Elon Musk, a fait le tour du monde. Le Département d’État a promis une revue complète de l’aide américaine. Deux agences des Nations unies sont assurées de perdre leur financement en provenance de Washington, qui va les quitter : l’OMS (santé), basée à Genève et l’Unesco (éducation et culture), basée à Paris.

Les alliés de l’OTAN vont payer


L’Alliance atlantique traverse l’une des pires tempêtes de son histoire, puisque les 31 autres pays membres ne savent plus s’ils peuvent, ou non, compter sur le soutien des États-Unis s’ils sont agressés. Le sommet de l’OTAN des 24 et 25 juin à La Haye (Pays-Bas) va être une très douloureuse épreuve de vérité. Donald Trump a toutefois marqué un point en cent jours : tous ces alliés ont promis de mettre la main au portefeuille pour dépenser plus pour leur défense ! La barre des 2% du produit intérieur brut est désormais acceptée par tous. Les 5% exigés par le président américain ne sont plus tabous. Les industriels de l’armement «Made in USA» se frottent les mains.

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